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Quand le "califat" islamique d'Irak et de Syrie organise des circuits touristiques

Deux fois par semaine, des circuits sont organisés entre Raqqa, dans le nord de la Syrie, et la province d'Anbar, dans l'ouest de l'Irak, à bord de bus arborant l'étendard noir de l'Etat islamique.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un militant brandit le drapeau de l'Etat islamique, le 11 juin 2014, le long de la nouvelle route récemment ouverte à la frontière irako-syrienne. (ALBARAKA NEWS / HO / AFP)

Mieux que Venise ou les Maldives. Pour un voyage de noces, ou tout simplement un circuit touristique, on peut désormais compter sur le "califat" d'Irak et de Syrie proclamé par les jihadistes il y a trois semaines. L'Etat islamique (EI), organisation davantage célèbre pour ses exactions (enlèvements, lapidations, décapitations, flagellations), a décidé de promouvoir le tourisme dans la région à cheval entre la Syrie et l'Irak dont il a pris le contrôle ces derniers mois.

Deux fois par semaine, des circuits sont organisés entre Raqqa, dans le nord de la Syrie, et la province d'Anbar, dans l'ouest de l'Irak, à bord de bus arborant l'étendard noir de l'Etat islamique.

Les femmes à l'arrière, les hommes à l'avant

Pour leur lune de miel, le jihadiste tchétchène Abou Abdel Rahmane, 26 ans, a ainsi offert à sa seconde épouse de visiter le "califat" à bord du premier bus de tourisme affrété par l'Etat islamique. Cependant, dans le véhicule, les deux tourtereaux n'ont pu s'asseoir côte à côte. "Les femmes sont à l'arrière et les hommes à l'avant. Pendant tout le trajet, le chauffeur a diffusé des chants jihadistes", raconte Hadi Hamadé, un militant hostile aux extrémistes.

Selon ce dernier, qui vit à Raqqa et utilise un pseudonyme pour des raisons de sécurité, "le voyage commence à Tal Abyad [en Syrie, à la frontière avec la Turquie] et se termine dans la province irakienne d'Anbar. Vous pouvez descendre où bon vous semble, et bien sûr, vous n'avez pas besoin de passeport. Bien sûr, le voyage n'est pas gratuit. Le prix varie en fonction du trajet."

Des circuits destinés aux jihadistes étrangers

Selon Abou Qoutaiba al Hamadi, un rebelle syrien de la région de Deir Ezzor, ces périples ont débuté juste après la proclamation du califat. "La majorité de ceux qui profitent de ces bus sont des jihadistes étrangers. Ils communiquent entre eux en anglais et s'habillent à la mode afghane, raconte-t-il. Il y a également un traducteur dans chaque bus qui sert de guide. Les passagers n'ont pas d'armes, mais les bus sont escortés par des véhicules avec des combattants armés."

Avant de proclamer le "califat", il y a près de trois semaines, les jihadistes avaient annoncé la fin des "frontières héritées du colonialisme" en ouvrant symboliquement une route entre l'Irak et la Syrie. L'EI est né en Irak en 2006 avant de s'étendre en Syrie avec le début de la rébellion contre le régime de Bachar Al-Assad, il y a trois ans.

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