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"Ça a été l'erreur de ma vie" : Cassandra, jihadiste belge recluse en Syrie, demande son rapatriement

La jeune femme de 24 ans avait rejoint son mari en Syrie, mort lors de la bataille de Raqqa en 2017. Elle réclame aujourd'hui son rapatriement en Belgique. L'envoyé spécial de franceinfo a pu la rencontrer.

Article rédigé par Omar Ouahmane - édité par Pauline Pennanec'h
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Le camp de Roj, dans le nord-est de la Syrie, en janvier 2018. (ERIC AUDRA / RADIO FRANCE)

"Je demande mon rapatriement, parce que c’est mon droit d’être rapatriée" : Cassandra Bodart, femme jihadiste belge, vit recluse dans le camp de Roj, au nord-est de la Syrie. Un camp perdu au milieu des champs de pétrole, où vivent environ 500 familles. Des centaines de femmes et enfants ont été capturés après la défaite du groupe Etat islamique y sont retenues, dont une quinzaine de Françaises avec leurs enfants.

Sans enfant, veuve après le décès de son mari lors de la bataille de Raqqa, cette Belge de 24 ans originaire de la province de Namur souhaite rentrer chez elle. Elle plaide l’erreur de jeunesse : "Bien sûr, ça a été l’erreur de ma vie. Ça m’a complètement détruit ma vie et détruit mon image."

Cassandra, djihadiste belge, témoigne au micro de Omar Ouahmane

L'horreur jihadiste

Cassandra a surtout mis du temps avant de prendre la mesure de l’horreur jihadiste dont elle a été témoin, notamment ces décapitations qui rythmaient la vie à Raqqua : "Au début, ça choque, mais après vous vous y habituez… Vous ne réalisez pas tout de suite ce que vous voyez. Après, lorsque vous réalisez, vous vous dites : peut-être que demain, ce sera moi à la place de ce gars, mieux vaut que je me casse avant que ce soit mon tour."

Depuis que son mari lui a confisqué son passeport, Cassandra est prise au piège avant de se rendre aux forces kurdes venues libérer l’ex-capitale du groupe Etat Islamique. Elle attend depuis près de deux ans que la Belgique statue sur son sort : "Vous vous levez, avec une phrase dans votre tête : purée, encore une journée ici…" Des jours sans fin dans la peur d’un transfert en Irak pour y être jugée.   

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