Activités de Lafarge en Syrie : le Quai d'Orsay était-il au courant ?
D'anciens responsables du cimentier français affirment que le gouvernement était au courant des activités du groupe en Syrie. Une ONG réclame l'audition de l'ancien ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius.
Le groupe cimentier français Lafarge est soupçonné d'avoir financé de façon indirecte des groupes armés en Syrie, dont Daech, en versant des pots-de-vin destinés à lui permettre de poursuivre ses activités dans la région malgré la situation particulièrement instable. Ancien responsable des ressources humaines sur le site syrien du groupe en 2010, Nidal Wahbi affirme que Lafarge obligeait les salariés à s'y rendre tous les jours, "malgré les tirs sur leurs voitures". "J'ai moi-même été kidnappé par un groupe armé et retenu pendant 10 jours", explique-t-il.
Des laissez-passer achetés aux groupes armés
Des accusations réfutées par le géant du ciment, qui affirme avoir mis tous les moyens pour assurer la sécurité de ses salariés, payant jusqu'à 100 000 dollars par mois à ces factions, dont 20 000 pour le groupe État islamique, pour obtenir notamment des laissez-passer. "Tous les six mois, on allait voir le Quai d'Orsay, qui nous poussait à rester", a cependant déclaré Christian Herrault, ex responsable Moyen-Orient du groupe. Une ONG, Sherpa, réclame l'audition de l'ancien ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius.
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