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"C'est le dernier clou dans le cercueil" : vu d'Iran, le déménagement de l'ambassade des Etats-Unis à Jérusalem enterre tout espoir de négociation

Pour ceux qui voulaient encore croire à une solution négociée, le déménagement de l'ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem confirme que les Etats-Unis ont choisi leur camp au Moyen-Orient.

Article rédigé par Franck Mathevon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Manifestation anti-américaine à Téhéran (Iran), vendredi 11 mai 2018. (AFP)

a va assurément créer des tensions", confie l’ex-diplomate iranien Mohamad Djamshidi, interrogé par l'envoyé spécial de franceinfo en Iran, Franck Mathevon. Lundi 14 mai, les États-Unis inaugurent leur nouvelle ambassade en Israël, qui déménage de Tel-Aviv à Jérusalem. Cette séquence intervient quelques jours après le retrait américain de l’accord sur le nucléaire iranien.

A Téhéran, ce rapprochement donne de nouvelles munitions aux ultraconservateurs. "Les États-Unis avaient l'habitude de jouer les modérateurs dans la région, explique Mohamad Djamshidi. Ils agissent maintenant comme des voyous et sont devenus le premier soutien d'Israël."

Depuis la Révolution islamique, les États-Unis et Israël sont les deux principaux ennemis de l’Iran. Le "Grand" et le "Petit Satan" comme les appelait l'ayatollah Khomeini. Sous la présidence de Donald Trump, les voilà qui dont plus que jamais cause commune. Le déménagement de l'ambassade américaine à Jérusalem renforce cette animosité de l'Iran, alors même que la République islamique avait de son côté reconnu Jérusalem comme capitale de la Palestine en décembre 2017.

Le déménagement de l'ambassade américaine, c'est le coup de grâce, le dernier clou dans le cercueil, la fin de toute négociation

Hossein Kanani, responsable politique iranien

"Trump veut combattre les pays du Moyen-Orient, en particulier l'Iran. Il n'y a pas de feuille de route dans cette région pour la négociation et la paix", s'agace Hossein Kanani, leader d’un petit parti iranien plutôt conservateur, et qui craint un embrasement de la région à cause du déménagement. Officiellement, les autorités iraniennes jouent l'apaisement et assurent ne rien faire qui puisse entraîner une escalade.

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