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"Donnez-moi de la morphine !" : le terrible afflux de civils blessés dans la bataille de Mossoul

Depuis l'entrée de l'armée irakienne dans Mossoul début novembre, 70 000 civils ont fui la ville, où les combats font rage entre les soldats et les jihadistes du groupe État islamique. L'afflux de civils blessés est difficile à gérer.

Article rédigé par Oriane Verdier, franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un jeune civil irakien blessé dans la bataille de Mossoul, soigné à l'hôpital d'Erbil (Irak) (SAFIN HAMED / AFP)

Depuis l’entrée de l’armée irakienne dans la ville de Mossoul, le flux de déplacés est constant. Les familles fuient les combats violents qui opposent l’armée irakienne et l’organisation Etat islamique. Aux portes de la ville un dispensaire de fortune a été organisé par les forces spéciales irakiennes pour apporter les premiers soins aux blessés civils comme militaires.

Le personnel soignant submergé

Un véhicule blindé des forces spéciales irakiennes se gare devant la petite maison qui sert de dispensaire, aux portes de Mossoul. Fatima en sort, choquée. La vieille dame a été blessée par un tir, dans les violents combats de rue qui opposent l'armée irakienne et le groupe État islamique. Dans le dispensaire, Kali, l’infirmier, soigne la plaie de Fatima, tandis que la vieille dame raconte comment les soldats irakiens ont libéré son quartier, maison après maison. "Nous sommes sortis malgré les tirs, dit-elle. Mon mari est sorti avec moi. J’ai été blessée à l’épaule et dans le dos."

Mon mari... Je ne sais pas ce qui lui est arrivé. Où est-il ?

Fatima, blessée

une habitante qui a fui les combats dans Mossoul

Le pansement à peine terminé, un autre véhicule blindé amène trois nouveaux blessés. De terribles cris retentissent : "Donnez moi du valium ! Donnez-moi de la morphine !" Mâchoire arrachée, jambe déchiquetée, les trois hommes ont été victimes d’un tir de mortier. "Nous ne faisons que les premiers soins. Nous contrôlons les saignements et les ouvertures. Nous transfusons du sang, explique Kali. Ensuite, nous transférons les blessés à l’hôpital pour qu’ils soient opérés."

Les habitants de Mossoul appelés à rester chez eux

L’hôpital d'Erbil est à plus d’une heure de route. Les jours où les combats sont les plus violents, le petit dispensaire est rapidement submergé. "Il y a quelques jours, nous avons eu environ 150 cas à traiter en même temps. Certains étaient blessés à la tête, d'autres aux entrailles, d'autres avaient perdu un membre, explique l'infirmier. Les familles ont peur de Daech et se réunissent souvent à plusieurs dans une seule maison. Si cette maison est atteinte par une voiture suicide ou un mortier, ils sont tous morts ou blessés."

Il y a des cas plus ou moins difficiles. Mais nous essayons d'aider tous les blessés

Kali, infirmier

dans un dispensaire aux portes de Mossoul

Les habitants de Mossoul ont reçu l’ordre de rester dans leur maison, afin de limiter le flux de déplacés déjà difficilement gérable dans la région. Ils sont plus d'un million à être aujourd'hui piégés au cœur des violents combats.

"C'est une situation de crise" : reportage d'Oriane Verdier dans un dispensaire aux portes de Mossoul

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