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Bataille de Mossoul : les canons français en soutien des forces irakiennes

Un mois après le début de l'offensive à Mossoul, l'armée irakienne fait toujours face à la résistance de Daech. La France assure son soutien par les airs, mais aussi par de l'artillerie, avec la task force Wagram, basée à Qayyarah.

Article rédigé par Mathilde Lemaire, franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Chaque canon Caesar peut tirer des obus jusqu'à 40 kilomètres. (MATHILDE LEMAIRE / RADIO FRANCE)

Le 17 octobre, l'armée irakienne lançait l'opération Chamal pour reprendre Mossoul des mains de l'organisation Etat islamique. Un mois après, les combats font toujours rage, malgré l'appui de la coalition internationale, et notamment des Américains et des Français.

Dans les airs, le soutien provient, côté français, du porte-avion Charles-De-Gaulle et de ses chasseurs Rafale. Mais l'appui se fait aussi au sol, avec des artilleurs français de la task force Wagram.

Les canons sont positionnés avec une centaine de soldats français. (RADIO FRANCE / MATHILDE LEMAIRE)

Faire feu en moins de 10 minutes

Installés à Qayyarah, à 65 km au sud de Mossoul, à côté d'un camp américain, une centaine de soldats français se relaient par groupe de cinq, sur chacun des 4 canons Caesar (camion équipé d’un système d’artillerie) de 155 mm installés dans la base. "Notre objectif est de pouvoir faire feu dans un délai de 5 à 10 minutes, de jour comme de nuit, explique le capitaine Alexandre, chef de batterie. Pour cela, le véhicule est entièrement connecté à un réseau militaire sécurisé."

Et quand le canon tire, le sol tremble. Beaucoup. "C'est assez impressionnant. Nous avons une portée de 5 à 40 kilomètres."

Procédure stricte

La fréquence de tir peut atteindre 6 obus à la minute, surtout pour détruire les poches de résistance de Daech au sud de Mossoul. À chaque fois, ce sont les soldats irakiens déployés au sol qui sollicitent les frappes.

Mais avant de faire feu, la procédure est très stricte. La demande de tir est d'abord soumise à un contrôle national en France qui répond à trois questions. Premièrement, le tir est-il "légal" ? Répond-il aux règles d'engagement décidées par la France et la coalition ? Ensuite, y-a-t-il des civils à proximité ? Enfin, quel type de munition envoyer pour créer l'effet attendu par les forces irakiennes sur le terrain ?

En effet, le canon peut tirer des obus classiques, explosifs, pour détruire une cible, mais aussi des obus fumigènes, pour aveugler les adversaires, ou des obus éclairants, pour aider les Irakiens dans leurs attaques de nuit.

L'entrée de la base de Qayyarah. (MATHILDE LEMAIRE / RADIO FRANCE)

Face à l'ennemi

"Les soldats qui sont ici sont fiers, car ils combattent ceux qui sont venus attaquer la France directement sur son territoire" explique le commandant Marc, chef du détachement. Certains de ces militaires pourraient d'ailleurs rejoindre l'opération Sentinelle dans les mois qui viennent, et patrouiller sur les lieux sensibles du territoire français.

Avec les artilleurs français de la task force Wagram : le reportage de Mathilde Lemaire

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