Une France perdue face aux soubresauts du monde arabe ?
Dans un ouvrage consacré aux relations de la France avec le monde arabe, l’historien Pierre Vermeren jette un regard inquiet sur l’influence hexagonale dans la région.
Pendant longtemps, l’épicentre du monde arabe était autour de la bande de Gaza. Mais depuis les événements des années 2010, notamment les printemps arabes, l’actualité arabe s’est déplacée ailleurs, de façon entre plus dramatique, en Syrie. “Dans les années 1980 ou 1990, à la fin de la guerre froide, il y a eu de vrais espoirs de voir la situation de la bande de Gaza s’améliorer, comme dans d’autres pays, mais globalement, la tragédie prend le dessus”, explique Pierre Vermeren, auteur de Déni français, notre histoire secrète des liaisons franco-arabes (Albin Michel).
Se concentrer sur le Maghreb
“Ce qui m’intéresse, dans mon livre, c’est le rôle que joue la France dans cette zone géographique. La France a perdu ses soutiens, ses amis. Elle s’était beaucoup appuyée sur des minorités (Kurdes, Israéliens, Libanais, Palestiniens) mais elle a désormais du mal à mener une politique reconnue et crédible dans la région”, continue Pierre Vermeren. Si la France a continué à exercer un rôle dans les pays arabes après la fin de la guerre d’Algérie, notamment en s’impliquant dans de nombreux conflits, la fin de la Guerre Froide a totalement rebattu les cartes. “Les affaires extérieures propres au monde arabe se mélangent désormais aux affaires intérieures françaises. Par exemple, sur le dossier de l’islam de France, il y a un certain nombre de prédateurs vis-à-vis de la République française”, estime l’historien. Face à ce constat, Pierre Vermeren estime que la France gagnerait à se concentrer sur ses relations avec le Maghreb, la partie étant “largement perdue” au Moyen-Orient.
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