Liban : "Si le prochain gouvernement est formé de technocrates, on quittera la rue", assure un manifestant
Les affrontements du week-end entre policiers et manifestants ont fait plus de 500 blessés, des violences sans précédent depuis le début de la contestation le 17 octobre dernier.
Des milliers de personnes étaient réunies au centre-ville de Beyrouth, dimanche 19 janvier au soir, pour continuer à crier leur colère face à une classe politique qu'ils jugent corrompue, incompétente et complètement déconnectée de la réalité du peuple. "Il y a toujours eu les politiciens d'un côté qui vivent leur belle vie, explique Tara. Nous, on est là à essayer de survivre. Et on est arrivé à un point où on ne peut plus le faire." La contestation dure depuis plus de trois mois maintenant dans ce Liban en crise.
"Même si on a le gouvernement, ce n'est pas assez"
Les demandes des manifestants sont claires : un gouvernement restreint, formé de technocrates, capables de sortir le Liban de la crise économique. Pour Mohammed, l'équation est simple : "Si le prochain gouvernement est formé de technocrates, on quittera la rue. Si c'est un gouvernement 'technopolitique', on restera dans la rue." Mais le gouvernement n'est qu'une étape. Pour Haram, il ne faudra pas quitter la rue, une fois ce dernier formé mais demander encore plus : "Même si on a le gouvernement, ce n'est pas assez. C'est le système juridique aussi qu'on doit vraiment arranger, c'est le système entier."
Les violences de dimanche soir ont fait plus d'une centaine de blessés, la plupart touchés par des balles en caoutchouc tirées à bout portant par les forces de sécurité. Le week-end d'affrontements entre policiers et manifestants ont fait plus de 500 blessés dans la capitale. Les manifestants venus de plus en plus nombreux l'assument : la violence ne s'arrêtera pas là. Lundi, le président Michel Aoun doit présider une "réunion de sécurité", en présence des ministres de la Défense et de l'Intérieur, mais aussi des hauts gradés des forces de la police et de l'armée.
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