Cet article date de plus de sept ans.

Liban: réactions aux propos de Marine Le Pen sur la Syrie et Bachar al-Assad

Venue au Liban en quête d’une stature internationale, la candidate du Front National à la présidentielle française, Marine Le Pen, a été reçue par plusieurs dirigeants. Elle a dans le même temps provoqué une vague de critiques concernant sa position sur le dossier syrien.
Article rédigé par Eléonore Abou Ez
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La présidente du Front National Marine Le Pen et le député français Gilbert Collard, en visite à la cathédrale grecque orthodoxe Saint George au centre-ville de Beyrouth. (AFP/ Patrick BAZ)

 
Les déclarations de Marine Le Pen sur Bachar al-Assad passent mal à Beyrouth. En présentant le président syrien comme «la solution la plus rassurante» pour la France face au groupe Etat islamique, la présidente du Front National en a choqué plus d'un dans un pays marqué par les attentats attribués à Damas, comme le rappelle L'Orient-Le Jour.

 

L'éditorial du quotidien francophone L'Orient-Le Jour  (Capture d'écran )

«Que la patronne du Front national – comme tant d'autres désormais – accorde la priorité à la lutte contre les terroristes de Daech est évidemment son droit le plus strict  (…) mais seulement quand elle l'exerce chez elle (…) non dans un pays qui à ce jour, et en termes d'attentats politiques, d'assassinats et autres violences, a davantage souffert du terrorisme d'État pratiqué par le régime de Damas que des actes criminels de Daech», affirme l’éditorialiste Issa Goraieb.
 
L’une des victimes de ces attentats, la journaliste May Chidiac est très critique à l’égard du régime syrien. Visée par une explosion en 2005, elle avait perdu un bras et une jambe. Elle a réagi dans un tweet aux propos de la candidate du Front National.  

Non Madame #LePen, nous n'avons pas à choisir entre l' État Islamique&Bachar;Nous ne tomberons pas ds ce piège tendu par Bachar lui-même;

 
Les anciens «amis»
Le positionnement de Marine Le Pen sur la Syrie, lui ont valu aussi la réprobation de ceux qu’elle a présentés comme ses «amis» : les dirigeants chrétiens des deux partis Kataëb et Forces libanaises, soutenus par le Front National pendant la guerre civile du Liban.
«On ne lutte pas contre l’extrémisme en soutenant les dictatures mais en soutenant les forces modérées et en diffusant les valeur de tolérance, de  diversité et de démocratie», a précisé Sami Gemayel qui a perdu son frère lors de la vague d’attentats visant les opposants syriens.
 
Samir Geagea, chef des FL, a insisté de son côté sur les actions militaires syriennes au Liban: «Assad est l’un des plus grands terroristes et l’on ne peut pas oublier ses actions menées contre la révolution du Cèdre»   
 
 
Face à cette pluie de critiques, Marine Le Pen a tenté de prendre ses distances avec le président syrien. «Je ne le connais pas et je ne l'ai jamais rencontré. Ce que je dis, c'est que dans l'intérêt de la France, qui est ma seule grille de lecture, dans l'état actuel de la situation en Syrie, il n'existe pas d'alternative au régime», a-t-elle précisé avant son départ de Beyrouth. 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.