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Istanbul: une présentatrice libanaise bouscule les réseaux sociaux arabes

La présentatrice du JT de la chaîne libanaise LBCI a pris la défense des victimes décédées lors de l’attentat contre une discothèque d’Istanbul dans la nuit du Nouvel An. Au Liban, en Tunisie et au Maroc, des commentaires haineux vouaient les «victimes musulmanes» aux feux de la Géhenne (enfer).
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La présentatrice de LBCI (DR)

«Depuis quand la joie est un crime? Depuis quand voyager est considéré comme un acte terroriste? Ils ont choisi de vivre leur vie comme bon leur semble, personne n’a le droit de les empêcher: ni le terroriste qui a mis fin à leur vie, ni le terroriste qui les accable après leur mort. Partis à la fleur de l’âge, ces jeunes sont tués deux fois. Une fois par des balles réelles et une deuxième par le poids des mots et des injures», s’indigne la présentatrice libanaise de la chaine LBCI, Nicole Hajal (texte dans son intégralité en arabe).


 

Trois Libanais ont trouvé la mort dans l’attentat et six autres ont été blessés. Sur les réseaux sociaux, plusieurs internautes ont tenu des propos haineux envers les victimes car elles se trouvaient dans «un lieu de débauche où l’on sert de l’alcool». Un internaute libanais a été arrêté lundi 2 janvier par les Forces de sécurité intérieure (FSI) pour avoir posté des messages sur son compte Twitter dans lesquels il insultait les victimes de l'attentat contre la célèbre discothèque Reina, à Istanbul, en Turquie. «Les messages postés sur le compte personnel du prévenu ont provoqué la colère de nombreux autres internautes qui les ont signalés après lui avoir répondu», précise L’Orient-Le-Jour.
 
Capture d'écran (DR)

Au Maroc, le portail d’information Yabiladi (Mon pays) ne décolère pas contre certains internautes et surtout des sites d’information. «Les commentaires blessants des internautes sur les victimes marocaines de l’attentat la veille du Nouvel An en Turquie renvoyant à leurs opinions personnelles ont laissé place au populisme abjecte de certains médias marocains. Des sites tels que rue20, Agency Newpres ainsi qu’un autre journaliste (sur son compte Facebook) ont repris les propos haineux en décrivant les victimes comme prostituées», s’indigne-t-il.
 
Deux Marocaines, Rabia el-Moustain et Zineb Aït Assi, ont été tuées dans l’attentat contre la discothèque d’Istanbul et quatre autres Marocains ont été blessés. Le roi Mohammed VI a pris en charge leurs frais d'hospitalisation, ainsi que le rapatriement des dépouilles des deux jeunes femmes marocaines.


Même indignation en Tunisie où le coup de gueule d’un blogueur contre les conservateurs a rencontré un grand écho. 

Capture d'écran facebook (DR)

Et c’est contre cette «deuxième mort» que la présentatrice a pris la défense de la vie et des victimes. «Le tueur reste tueur, et la victime demeure victime. Aux vivants de choisir leur camp», conclut-elle.

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