Le Qatar accusé d'avoir contraint des travailleurs immigrés à courir un marathon
Selon "The Telegraph" et le site Doha News, l'objectif était de battre le record du nombre de participants.
Les organisateurs étaient-ils prêts à tout pour battre le record du monde du nombre de participants à un marathon ? Selon des médias qataris et britanniques, cités vendredi 3 avril par RTL, des travailleurs immigrés ont été forcés de courir le Qatar Mega Marathon qui s'est tenu vendredi 27 mars, à Doha.
Avec un objectif de 50 000 coureurs, l'évènement n'a rassemblé que 33 000 marathoniens.
Des participants encouragés à "continuer"
Essentiellement d'origine asiatique, les travailleurs auraient participé à la course de fond, parfois en jean et en claquettes, avec interdiction d'abandonner, poursuit la radio. Contacté par The Telegraph (en anglais), l'un des porte-paroles de l'organisation "a admis avoir demandé aux entreprises d'encourager les travailleurs 'avec des emplois décents' de participer au marathon", sur la base du volontariat, écrit RTL. "Il confirme également que des bus ont été affrétés pour acheminer directement les travailleurs de leurs dortoirs."
L'organisateur confirme par ailleurs avoir encouragé les coureurs à "continuer", mais se refuse à parler de contrainte : "Je leur ai parlé très poliment. Ce sont aussi des humains, non ?", a-t-il dit au Telegraph. Or, selon un coureur interrogé par Doha News, "certains ont été obligés de marcher plusieurs kilomètres avant que les organisateurs réalisent qu’ils ne finiraient évidemment pas. Ils les ont donc remis dans les bus." Pour l'ONG Human Rights Watch, citée par The Telegraph, "si des travailleurs immigrés ont été enrôlés pour participer à un événement qui demande de l’endurance physique, alors les personnes responsables ont fait preuve de mépris à l’égard de leur dignité et de leur santé".
"Sur Facebook, l’un des organisateurs a fini par s’excuser pour les manquements de l’organisation, notamment sur le ravitaillement et les transports mis à disposition", poursuit Slate.fr.
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