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La Syrie effectue pour la première fois des raids aériens au Liban

Washington a confirmé, lundi, que des appareils syriens avaient mené des raids sur le nord du Liban. Une escalade inquiétante après deux ans de conflit.

Article rédigé par franceinfo
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Des camions citernes transportant de l'essence ont été brûlés par des manifestants qui voulaient les empêcher de se rendre en Syrie, à Tripoli (Liban), le 15 mars 2013. (JOSEPH EID / AFP)

"Des avions et des hélicoptères du régime syrien ont tiré des roquettes sur le nord du Liban, touchant Wadi Khail, près de la ville frontalière d'Arsal." Par ces mots, le département d'Etat américain a confirmé que des raids aériens venus de Syrie avaient pour la première fois ciblé, lundi 18 mars, des zones situées en territoire libanais.

La France a condamné ces bombardements, dénonçant une "escalade" et une "nouvelle et grave violation de la souveraineté du Liban".

Francetv info vous explique en quoi ces bombardements sont inquiétants pour l'évolution du conflit qui ravage la Syrie depuis deux ans.

Pourquoi l'armée syrienne vise-t-elle le nord du Liban ?

Beyrouth a exprimé publiquement sa volonté de rester neutre vis-à-vis de la guerre en Syrie. Mais le Liban abrite plus de 300 000 réfugiés syriens et, plus important aux yeux du régime de Bachar Al-Assad, des rebelles passeraient régulièrement la frontière pour se mettre à l'abri.

La zone frontalière du nord du Liban, montagneuse et désertique, constitue un chemin idéal pour la contrebande d'armes ou le passage de combattants.

Y a-t-il des précédents ?

Oui : si les raids aériens sur le Liban sont une première, la Turquie qui, elle, soutient officiellement les rebelles, a déjà connu plusieurs incidents frontaliers. L'un de ses avions de chasse a notamment été abattu au-dessus de la Méditerranée, en juin 2012, générant un incident diplomatique sans précédent.

En quoi est-ce inquiétant pour l'évolution du conflit ?

Même si le Liban n'est pas directement visé, la violation de sa souveraineté territoriale par des raids syriens est un signe inquiétant. "Cela représente une escalade significative dans les violations de la souveraineté territoriale libanaise dont la Syrie se rend coupable, a déclaré une porte-parole du département d'Etat américain. Ce type de violation de la souveraineté est absolument inacceptable."

Les craintes de contagion du conflit aux pays voisins existent depuis le début du conflit, et ont failli se matérialiser à au moins une occasion, en octobre 2012, lorsqu'un attentat commis au cœur de la capitale libanaise a été imputé aux dirigeants syriens. 

Les observateurs du conflit syrien sont d'autant plus attentifs à la situation du Liban que le pays, où le puissant parti chiite Hezbollah est proche du régime de Damas, est particulièrement vulnérable aux conflits qui minent son voisin. 

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