Quatorze personnes tuées lors d'un raid israélien "sans précédent" en Cisjordanie occupée

Sur des images de l'assaut, on peut voir des véhicules militaires et des soldats parcourir les ruelles du camp, où vivent près de 7 000 personnes.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2 min
Une rue du camp de Nour Shamps en Cisjordanie occupée, après un raid israélien meurtrier, le 20 avril 2024. (ISSAM RIMAWI / ANADOLU / AFP)

En parallèle de la guerre à Gaza, les violences se poursuivent en Cisjordanie occupée. Le Croissant-Rouge palestinien a annoncé samedi 20 avril que 14 personnes avaient été tuées dans un raid israélien qui a débuté jeudi soir sur le camp de Nour Shams, près de la ville de Tulkarem.

L'armée israélienne avait dit plus tôt avoir tué dix personnes et arrêté huit autres dans un raid "antiterroriste". Elle affirme que ces opérations visent des groupes armés palestiniens, mais des civils font souvent partie des victimes. Samedi soir, 48 heures après son incursion dans ce camp, cible fréquente de ces raids fréquemment meurtriers, l'armée s'est retirée, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Parmi les victimes, Qais Fathi Nasrallah, 16 ans, est mort après avoir été "touché à la tête par des tirs israéliens", ont précisé vendredi le ministère palestinien de la Santé et l'agence de presse palestinienne Wafa. Salim Faisal Ghanem, 30 ans, a été "tué par les troupes israéliennes", ajoute Wafa. Les commerçants se sont mis en grève samedi à Tulkarem pour protester contre ce raid.

"Des snipers sur les toits"

Sur des images de l'assaut, on peut voir des véhicules militaires et des soldats parcourir les ruelles du camp, où vivent près de 7 000 personnes. Après le départ des militaires israéliens samedi après-midi, des secouristes se sont précipités pour venir en aide à un Palestinien menotté, la plante des pieds lacérée, gisant sur un trottoir, montre le Croissant-Rouge palestinien sur X.

Le ministère de la Santé de l'Autorité palestinienne avait fait état plus tôt de "plusieurs personnes tuées et blessées à l'intérieur du camp, mais l'armée [israélienne] empêche les équipes médicales de porter secours aux blessés". Tsahal a mené des raids de maison en maison dans plusieurs quartiers du camp, a constaté le correspondant de l'AFP.

Des habitants ont dit à l'agence de presse française avoir été privés d'électricité, et commencé à manquer de nourriture, étant dans l'impossibilité d'entrer ou de sortir du camp. Les réserves de lait pour enfant s'épuisaient, et des malades chroniques, notamment des patients ayant besoin de dialyses, n'ont pas pu recevoir de soins.

"Les Israéliens veulent faire taire la résistance palestinienne", selon un député

"Cette incursion est sans précédent", a déploré le chef de la commission de résistance à la colonisation et au mur, une entité dépendant de l'Autorité palestinienne. Muayad Shaaban évoque "des snipers sur les toits et des forces spéciales déployées". "Les Israéliens veulent faire taire la résistance palestinienne en Cisjordanie, surtout dans les camps du nord", a déclaré à l'AFP Hassan Khuraisha, député palestinien.

Le raid de Nour-Shams s'inscrit dans un contexte d'intensification de la violence en Cisjordanie, un territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, à la suite des attaques terroristes du Hamas et du début de la guerre dans la bande de Gaza, le 7 octobre. Depuis cette date, dans ce territoire, au moins 480 Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes ou des colons. Neuf Israéliens, dont cinq membres des forces de sécurité, ont perdu la vie, selon le bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.