"Je n'ai plus de revenus, ma vie s'est arrêtée" : ces Palestiniens de Cisjordanie privés de travail depuis le 7-Octobre

Depuis plus de six mois, des milliers de Palestiniens de Cisjordanie ont perdu leur emploi en Israël après l’annulation de leurs permis de travail et l’interdiction d’entrer sur le sol israélien, et se trouvent aujourd'hui sans revenus.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le checkpoint militaire de Kalandia, le 22 mars 2024. (ATEF SAFADI / EPA / MAXPPP)

Depuis les attaques terroristes du Hamas le 7 octobre dernier, plus de 120 000 Palestiniens de Cisjordanie ont perdu leur emploi en Israël après l’annulation de leur permis de travail et l’interdiction d’entrer sur le sol israélien. Plus de six mois après, beaucoup sont toujours au chômage privés de toute source de revenus.

Avant le 7-Octobre, Ali faisait chaque jour la navette entre sa ville en Cisjordanie et les chantiers de construction à Tel-Aviv. Mais après les attaques du Hamas, le permis de travail de ce père de deux enfants a été annulé. "J'étais sous le choc. Nous, les ouvriers, on n'a rien à voir avec cette guerre, on n'a rien à voir avec le Hamas. C'est une punition collective. Maintenant, je passe mon temps chez moi, je n'ai plus de travail, pas de revenus, ma vie s'est arrêtée, témoigne-t-il. Pour nous remplacer, Israël recrute des ouvriers chinois, indiens ou thaïlandais, c'est une calamité", complète Ali.

Passé de 100 euros à 15 euros par jour

Ali a dû vendre sa voiture pour joindre les deux bouts. Quant à Mustafa, cuisinier en Israël avant le 7 octobre, il a emprunté de l'argent à sa famille et trouvé récemment du travail dans un petit snack. "Je viens de trouver ce petit boulot qui me permet de gagner 15 euros par jour environ, alors qu'en Israël, je pouvais gagner jusqu'à 100 euros par jour. 15 euros, ce n'est pas assez. Je ne peux rien faire avec si peu. Le sac de pain coûte 2 euros, le paquet de cigarettes près de 7 euros. Tout est cher."

"J'ai trois enfants à nourrir et chaque mois je m'endette un peu plus."

Mustafa, Palestinien de Cisjordanie

à franceinfo

"Ce n'est pas juste", accuse Mustafa, "ce qu'on veut c'est vivre dignement." Si Israël accélère le recrutement de travailleurs étrangers pour remplacer les Palestiniens, l'État hébreu envisage de laisser revenir certains d'entre eux mais sous haute surveillance.

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