Guerre Israël-Hamas : "La bataille de l'après" a commencé, estime Hubert Védrine alors qu'un plan sur l'avenir de Gaza a été dévoilé

Ce projet prévoit qu'il n'y aura pas de présence israélienne dans la bande de Gaza. "Ce n'est pas le pire des plans", estime vendredi Hubert Védrine, ex-ministre des Affaires étrangères.
Article rédigé par franceinfo
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Hubert Védrine, ancien ministre des Affaires étrangères, invité du 8h30 franceinfo le vendredi 5 janvier. (FRANCEINFO)

Le plan du ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, au sujet de l'après-guerre à Gaza marque "le début de la bataille de l'après", estime Hubert Védrine, ancien ministre des Affaires étrangères, vendredi 5 janvier sur franceinfo. Le gouvernement israélien, qui doit donner son aval à ce plan, est en effet divisé sur l'avenir de l'enclave palestinienne. Contrairement à certains de ses collègues ministres, Yoav Gallant le voit sans colons israéliens.

Son plan préconise en effet qu'"il n'y aura pas de présence civile israélienne dans la bande de Gaza après l'atteinte des objectifs de la guerre". "Ce n'est pas le pire des plans", réagit Hubert Védrine. "Les pires, ce sont les gens qui raisonnent comme les Américains face aux Indiens pendant la colonisation", ceux qui "veulent faire partir les deux millions d'habitants de la Cisjordanie, mettre la main sur Gaza, réinstaller des colons à Gaza".

L'ancien chef de la diplomatie française, sous François Mitterrand, fait allusion à Itamar Ben Gvir, ministre israélien de la Sécurité nationale, et à Bezalel Smotrich, ministre israélien des Finances. Le premier a appelé lundi 1er janvier à un retour de colons juifs à Gaza après la guerre en cours, et à "encourager" la population palestinienne à émigrer, au lendemain d'un appel similaire du second.

Pour Hubert Védrine, une autre "bataille" se joue en ce moment, en Israël. "Est-ce que [le Premier ministre] Benyamin Netanyahou va rester ? Selon qu'il reste ou pas, ça déclenchera ou pas un nouveau processus de solution", analyse-t-il. S'il quitte le pouvoir, "une sorte de réalisme autour du compromis territorial va se réimposer à un moment ou un autre".

Il réagit enfin aux efforts diplomatiques déployés depuis le début du conflit, et notamment à la cinquième visite officielle en Israël du chef de la diplomatie américaine Anthony Blinken. "La voix de personne [n'a pesé]", pas même celle des Etats-Unis. S'ils avaient été entendus, "il y aurait un petit État palestinien depuis 30 ans, qui serait d'ailleurs associé, à mon avis, à Israël et à la Jordanie dans une confédération régionale dynamique", regrette-t-il.

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