Guerre au Proche-Orient : ce qu'il faut retenir de la journée du samedi 13 avril

L'Iran a lancé samedi soir une "vaste" attaque "de drones et de missiles" contre Israël.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
Un immeuble résidentiel bombardé le 13 avril 2024, dans la bande de Gaza. (MAJDI FATHI / NURPHOTO / AFP)

L'Iran a "franchi un nouveau palier", a condamné la diplomatie française. Téhéran a lancé, samedi 13 avril, une attaque de drones et des missiles contre Israël. Dans le même temps, ses alliés libanais et yéménite, le Hezbollah et les houthis, ont également visé l'Etat hébreu. Franceinfo fait le point sur les principales informations relatives au conflit israélo-palestinien, alors que la région du Proche-Orient s'embrase.

L'Iran attaque Israël avec des drones et des missiles

L'Iran a annoncé avoir lancé samedi soir une "vaste" attaque "de drones et de missiles" contre Israël. Les Gardiens de la révolution, l'armée idéologique du régime iranien, décrivent cette attaque comme une réponse aux "nombreux crimes commis par le régime sioniste, notamment l'attaque contre la section consulaire de l'ambassade de la République islamique d'Iran à Damas et le martyre d'un groupe de commandants et conseillers militaires de notre pays en Syrie". Dans les minutes ayant suivi le début de l'opération, le compte X du Guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, a republié un message affirmant : "Le régime diabolique va être puni". Le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a réuni son cabinet de guerre.

L'armée israélienne a précisé dimanche, vers 2 heures du matin (heure du Paris), que "la majorité" des quelque 200 drones et des missiles avait été interceptée à l'aide du système de défense aérienne, "en collaboration avec les alliés stratégiques d'Israël avant que les tirs ne pénètrent sur le territoire israélien". "Un certain nombre de missiles iraniens sont tombés en territoire israélien, provoquant des dégâts mineurs sur une base militaire mais sans faire de victimes", selon le contre-amiral Daniel Hagari, porte-parole de l'armée israélienne.

"Il n'y a qu'une petite fille qui a été blessée et nous espérons qu'elle se rétablira", a-t-il ajouté. Elle a été évacuée dans un état grave à l'hôpital Soroka de Beersheva, selon la porte-parole de l'établissement de santé.

Le Hezbollah et les houthis s'en prennent aussi à l'Etat hébreu

L'attaque de l'Iran a été suivie quelques minutes plus tard par une offensive de son allié libanais, le Hezbollah. Le mouvement islamiste a lancé des roquettes sur le Golan, territoire syrien annexé par Israël en 1981. Les sirènes d'alerte ont retenti au nord de l'Etat hébreu.

De leur côté, les rebelles yéménites houthis ont lancé des drones vers Israël en "coordination" avec l'Iran, qui mène de son côté une attaque sans précédent contre le territoire israélien, a annoncé la société de sécurité maritime britannique Ambrey.

Les Gardiens de la Révolution iraniens saisissent un navire "lié" à Israël

Quelques heures avant leur attaque, les forces spéciales maritimes des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de l'Iran, ont saisi un porte-conteneurs accusé d'être "lié" à Israël, avec 25 membres d'équipage à bord. Il naviguait dans les eaux du Golfe, près du détroit d'Ormuz. La Maison-Blanche a appelé l'Iran à libérer "immédiatement" le navire et son équipage et le président Joe Biden devait tenir à la Maison-Blanche des consultations urgentes avec son équipe de sécurité nationale "sur les événements au Moyen-Orient".

Israël ferme toutes ses écoles jusqu'à lundi

A compter de dimanche, premier jour de la semaine en Israël, "les activités d'enseignement, les voyages et les sorties" scolaires et périscolaires sont suspendues, a déclaré dans une allocution vidéo le porte-parole de l'armée, Daniel Hagari, avant l'attaque de l'Iran. La mesure décidée "au regard des conditions de sécurité" est valable à ce stade pour deux jours, dimanche et lundi.

Violents affrontements en Cisjordanie

Un Palestinien est mort et une dizaine d'autres ont été blessés en Cisjordanie lors d'affrontements après la disparition vendredi d'un jeune berger israélien. Le corps sans vie de l'adolescent a finalement été retrouvé dans la région de Ramallah samedi à la mi-journée. Il revient désormais au Shin Bet, l'équivalent de la DGSI en Israël, d'enquêter sur les circonstances de la mort de l'adolescent et de définir si celle-ci s'inscrit dans le contexte de tensions violentes entre colons israéliens et habitants palestiniens de ce territoire palestinien occupé depuis 1967 par Israël.

Benjamin Nétanyahou a réagi, dénonçant "un crime odieux""Nous nous occuperons des meurtriers et de ceux qui les aident, comme nous le faisons pour tous ceux qui nuisent aux citoyens de l'Etat d'Israël", a ajouté le Premier ministre israélien, cité par le Jerusalem Post.

Le Premier ministre de l'Autorité palestinienne Mohammed Mustafa a condamné samedi les attaques en cours menées par des colons contre des villages palestiniens en Cisjordanie occupée. Plusieurs villages de Cisjordanie ont été assiégés par l'armée et attaqués par des centaines de colons, faisant plusieurs blessés, selon les autorités palestiniennes.

Le Hamas a remis sa réponse sur la trêve et demande toujours un cessez-le-feu permanent

Alors que les négociations indirectes entre le Hamas et Israël via les médiateurs qatari, égyptien et américain sont toujours en cours, le Hamas a indiqué samedi avoir remis sa réponse aux médiateurs égyptiens et qataris sur une proposition de trêve avec Israël dans la bande de Gaza, en insistant sur un cessez-le-feu permanent.

"Le Hamas réaffirme ses exigences et les exigences de notre peuple : un cessez-le-feu permanent, le retrait de l'armée d'occupation de toute la bande de Gaza, le retour des déplacés dans leur zones et lieux de résidence, l'intensification de l'entrée de l'aide humanitaire et le lancement de la reconstruction", a-t-il précisé dans un communiqué.

Un nouveau point de passage pour l'aide à Gaza

Les camions chargés de matériel médical, de nourriture et de produits de première nécessité peuvent désormais emprunter depuis vendredi un corridor du nord de l'enclave palestinienne afin de livrer leur précieux chargement. Sur la journée de vendredi, 213 camions ont ainsi pu entrer dans Gaza, selon l'organisme israélien en charge des affaires civiles palestiniennes, tous points d'entrée confondus.

Une centaine de colis ont par ailleurs été parachutés sur l'enclave. Malgré cette réouverture, plusieurs ONG alertent sur le fait que l'aide acheminée reste largement insuffisante face à la crise humanitaire qui s'accroît à Gaza. 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.