Guerre entre le Hamas et Israël : dans le sud du Liban, "on ne veut pas d'une nouvelle guerre"
Sur les routes du Sud-Liban, un flot ininterrompu de voitures file vers le nord, lundi 9 octobre. Le long de la frontière avec Israël, des bombardements ont frappé plusieurs cibles et tué des miliciens du Hezbollah. En représailles, le groupe libanais a frappé deux casernes israéliennes après la mort de trois de ses combattants. Le risque d'escalade fait fuir les familles.
>> Attaque du Hamas contre Israël : suivez les dernières informations en direct
Fatima et ses enfants s'entassent à sept dans une vieille berline. Elle tient un nourrisson dans les bras : "On vit tout proche de la frontière, explique-t-elle, on est partis parce qu'il y avait beaucoup de tirs de roquettes. Le bruit était assourdissant, c'était insupportable." Dans le village d'Ain Ebel, à quatre kilomètres de la frontière avec Israël, il ne reste pratiquement que des hommes. Parmi eux Wissam, 38 ans : "Nous sommes ici pour protéger le village, pour protéger les familles qui restent ici."
Plus la frontière est proche, plus les rues sont désertes
Un militaire libanais redoute un embrasement. Sa région a déjà beaucoup souffert des précédents conflits avec l'État hébreu : "Ça tirait de tous les côtés tout à l'heure, une frappe est tombée à côté de l'école. Trois maisons ont aussi été touchées. Moi, j'ai vécu toute la guerre de 2006. J'étais militaire dans l'armée libanaise. La guerre, on sait ce que c'est ici, à quel point c'est sale, donc même si Israël est notre ennemi, nous, on ne veut pas d'une nouvelle guerre."
Dans le ciel, des drones de reconnaissance israéliens volent en permanence. Malgré les attaques, Mariam, mère de quatre enfants, refuse de céder à la panique même si sa maison est à moins d'un kilomètre de la frontière. "On a entendu des bombardements, on a même vu des fumées. Beaucoup de familles sont parties, mais mon mari et moi, on a décidé de rester, justifie-t-elle. Je n'ai pas peur. Si l'ambiance devient vraiment une ambiance de terreur, je penserai à mes enfants et partirai."
La crainte que l'histoire se répète
Son voisin, Bassam fustige, lui, tous ceux qui veulent entraîner le Liban dans le chaos."Si Israël et les Palestiniens veulent faire la guerre, qu'ils la fassent, ce n'est pas notre problème !", s'emporte-t-il.
"Nous, on veut la paix, mais ici nous sommes pris en otages par le Hezbollah et Israël et on ne peut rien faire."
Bassam, habitant tout près de la frontière libano-israélienneà franceinfo
Bassam confie aussi craindre que l'histoire se répète. Pendant le dernier conflit entre Israël et le Liban, il y a 17 ans, plus de 1 200 civils avaient été tués.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.