Guerre entre le Hamas et Israël : "Ce sont les civils qui sont en train de payer le plus le prix le plus cher", alerte la porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge au Moyen-Orient
À Gaza, "ce sont les civils qui sont en train de payer le plus le prix le plus cher" après les attaques du Hamas contre Israël, a affirmé mardi 10 octobre sur franceinfo Imene Trabelsi, porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Moyen-Orient. Imene Trabelsi alerte sur les "besoins croissants" du territoire, notamment "en matière d'eau potable" ou d'électricité. La représentante du CICR appelle également "toutes les parties du conflit" à respecter "le droit humanitaire international" qui fait de la protection des civils "une obligation".
franceinfo : Quelles sont les informations à votre disposition en provenance de Gaza ?
Imene Trabelsi : Ce sont les civils qui sont en train de payer le plus le prix le plus cher dû à cet état de violence. A Gaza, selon les informations que nos collègues rapportent du terrain, ce sont des conditions qui sont en train de se détériorer chaque heure.
"On parle de civils qui sont dans un état de terreur. Il y a un manque assez alarmant par rapport à la capacité d'accès aux besoins les plus basiques."
Imene Trabelsi, porte-parole du CICR au Moyen-Orientà franceinfo
Les problèmes d'électricité risquent de causer un plus grand challenge pour les structures de santé qui sont déjà sous énormément de pression. Elles risquent d'avoir plus de challenge pour pouvoir répondre aux besoins croissants en matière d'assistance, notamment dues à leurs capacités limitées de s'approvisionner en fuel pour pouvoir s'alimenter en électricité. On parle également de besoins en matière d'eau potable, d'accès à l'eau, vu que les deux structures de désalinisation d'eau ont été affectées. À Gaza, il y a 40% de réduction par rapport à l'accès à l'eau potable, ce qui est assez alarmant. Les prochains jours seront critiques.
Est-ce que le travail des ONG est possible ?
Aujourd'hui, on rappelle à toutes les parties du conflit qu'elles ont des obligations selon le droit humanitaire international, qui dit clairement qu'il y a un besoin de protéger les civils et les infrastructures vitales pour les civils. Et il faut aussi promouvoir une certaine garantie pour les humanitaires et les personnels de santé afin qu'ils puissent délivrer leur assistance sans pour autant avoir peur de perdre leur vie.
Des volontaires du Croissant-Rouge palestinien, mais également du Maguen David Adom, qui est la société civile qui est en train d'opérer du côté israélien, ont été blessés pendant les derniers jours. Il est impératif que toutes les parties du conflit respectent leurs obligations. Ce sont des obligations légales, ce n'est pas un choix, ce n'est pas une option. Le droit international, le droit humanitaire international est clair : la protection des civils est une obligation pour toutes les parties.
Est-ce que l'ouverture d'un couloir humanitaire vers Gaza vous semble possible dans les conditions actuelles ? Et est-ce qu'il y a un besoin urgent de matériel médical ou de nourriture ?
Ce qui est sûr, c'est que les restrictions par rapport aux mouvements, que ce soit les mouvements des civils, mais également les mouvements de marchandises ou de biens, risquent de compliquer la situation. Aujourd'hui avec ces restrictions de mouvements, il est difficile de ramener plus d'approvisionnement, surtout en matières premières ou en médicaments. Donc il faut réellement que les parties du conflit prennent la priorité humanitaire comme le seul objectif dans cette situation qui est très critique.
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