Guerre entre Israël et le Hamas : ce qu'il faut retenir de la journée du mardi 5 décembre

L'armée israélienne affronte le Hamas dans la ville de Khan Younès, forçant des milliers de personnes à fuir la zone.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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De la fumée s'échappe d'habitations de la ville de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, lors de combats entre l'armée israélienne et le Hamas, le 5 décembre 2023. (MAHMUD HAMS / AFP)

La guerre a atteint son 60e jour. L'armée israélienne a étendu, mardi 5 décembre, son offensive contre le Hamas dans le sud de la bande de Gaza, où elle a mené des frappes meurtrières. En représailles à l'attaque du 7 octobre, Israël a juré d'"anéantir" l'organisation islamiste, et son armée mène des bombardements intenses et dévastateurs sur le territoire palestinien assiégé, parallèlement à une vaste opération terrestre lancée le 27 octobre. Voici ce qu'il faut retenir de cette journée.

L'armée israélienne bombarde le sud de la bande de Gaza

L'armée israélienne affirme que son infanterie est entrée à Khan Younès, la grande ville du sud de la bande de Gaza, et y a mené d'intenses combats au sol. Nous sommes au cœur de Jabaliya, au cœur de Shujayya [deux localités du nord de Gaza] et désormais aussi au cœur de Khan Younès", a affirmé le général israélien Yaron Finkelman, estimant qu'il s'agit du "jour le plus intense depuis le début de l'offensive terrestre" israélienne. Selon l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens, l'hôpital Nasser de Khan Younès, submergé par l'afflux de blessés et à court de personnel et de fournitures, abrite plus de 1 000 patients et 17 000 déplacés.

L'OMS a vidé deux entrepôts à Khan Younès

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déclaré avoir presque entièrement déplacé son matériel médical situé dans deux entrepôts à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, assurant qu'Israël lui avait conseillée d'agir ainsi. L'armée israélienne a nié avoir effectué cette demande. "Lorsqu'une armée vous demande, ou vous recommande quelque chose (…), il est évident que vous vous y conformez", a toutefois déclaré Richard Peeperkorn, responsable local de l'OMS, insistant sur le fait qu'"il n'y avait pas d'autre choix".

Israël annonce que 82 soldats ont été tués à Gaza

L'armée israélienne a annoncé un nouveau bilan des pertes depuis le début de l'offensive terrestre dans la bande de Gaza, faisant état de 82 morts. Le ministère de la Santé du Hamas a, de son côté, affirmé que 16 248 personnes étaient mortes dans les bombardements israéliens à Gaza, à plus de 70% des femmes et enfants et adolescents. Un bilan que franceinfo n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante.

Un premier militaire libanais tué

Un soldat libanais a été tué et trois autres blessés dans un bombardement israélien contre un poste militaire dans le sud du Liban, a affirmé l'armée libanaise dans un communiqué. Il s'agit du premier mort dans ses rangs depuis le début des affrontements à la frontière entre Israël et le puissant mouvement armée libanais Hezbollah, soutien du Hamas. Un agriculteur syrien a été tué dans une frappe en Syrie, selon l'agence de presse ANI.

 Les Etats-Unis sanctionnent des colons israéliens

Les Etats-Unis ont annoncé l'imposition de sanctions contre des colons juifs accusés d'attaques contre des Palestiniens, pour tenter d'enrayer les violences en Cisjordanie occupée. Dans un communiqué, le secrétaire d'Etat Antony Blinken a jugé ces violences "inacceptables". Il n'a pas été précisé combien de personnes seraient concernées par ces restrictions de visa, qui s'imposeront également aux proches des personnes visées.

L'ONU redoute "un scénario infernal"

"Un scénario encore plus infernal est sur le point de se réaliser, auquel les opérations humanitaires ne pourront peut-être pas répondre", a averti la coordinatrice humanitaire de l'ONU pour les Territoires palestiniens, Lynn Hastings. La situation à Gaza est "proche de l'heure la plus sombre de l'humanité", a averti de son côté l'OMS. Jan Egeland, secrétaire général du Conseil norvégien pour les réfugiés, a lui affirmé que "l'anéantissement de Gaza figure désormais parmi les pires attaques de notre époque à l'encontre de populations civiles".

Des proches des otages israéliens manifestent

Aux cris de "60 jours, c'est trop !", des familles d'otages ont de nouveau réclamé mardi une mobilisation internationale pour obtenir leur libération, et rencontré le Premier ministre Benyamin Nétanyahou, qui a répété œuvrer "pour le retour de tout le monde". Une semaine de trêve, du 24 novembre au 1er décembre, a permis la libération de 105 personnes enlevées le 7 octobre, dont 80 Israéliens, échangés contre 240 prisonniers palestiniens incarcérés par Israël. Il reste 138 otages retenus à Gaza, selon le gouvernement israélien.

La France sanctionne le chef du Hamas à Gaza

Le ministère de l'Economie et des Finances a pris un arrêté ciblant Yahya Sinwar, le chef du Hamas à Gaza. Considéré comme un des architectes des attaques terroristes du 7 octobre contre Israël, il fait partie des principaux responsables du mouvement islamiste palestinien recherchés par Israël. L'arrêté publié au Journal officiel, mardi, dispose que "les fonds et ressources économiques qui appartiennent à, sont possédés, détenus ou contrôlés par M. Yahya Sinwar (...) font l'objet d'une mesure de gel des avoirs".

"Yahya Sinwar ne dispose pas d'avoirs en France", a précisé le ministère dans un communiqué, mais cette mesure "constitue un préalable nécessaire pour l'adoption d'une mesure de gel antiterroriste au niveau européen". L'arrêté "interdit ainsi à toute personne physique ou morale" de fournir à Yahya Sinwar des "ressources économiques", explique Bercy.

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