Guerre entre Israël et le Hamas : ce qu'il faut retenir de la journée du jeudi 16 mai

Les Etats-Unis ont annoncé avoir achevé la jetée provisoire sur la côte de Gaza, qui doit permettre d'acheminer plus d'aide dans la bande de Gaza.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des enfants palestiniens rassemblent des conteneurs de munitions vides à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 16 mai 2024. (AFP)

Au huitième mois de la guerre opposant Israël au mouvement islamiste palestinien Hamas, l'armée israélienne poursuit ses opérations à Rafah, avec l'objectif affiché d'y anéantir les derniers bataillons du Hamas. L'aide humanitaire n'entre plus depuis par Rafah, et l'Egypte et Israël se renvoient la responsabilité de ce bouclage. L'ONU et des ONG mettent régulièrement en garde contre un risque de famine dans la bande de Gaza, où vivent quelque 2,4 millions d'habitants dont 70% ont été déplacés.

Israël va intensifier ses opérations à Rafah

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a qualifié de "décisive" la bataille de Rafah, après l'annonce d'une "intensification" des opérations militaires au sol dans cette ville du sud de la bande de Gaza en dépit des craintes internationales pour la population civile. L'armée dit mener depuis une dizaine de jours des opérations "ciblées" au sol à Rafah, accompagnées de bombardements, avec l'objectif affiché d'y anéantir les derniers bataillons du Hamas. "Des troupes supplémentaires vont entrer" à Rafah et "l'activité (militaire) va s'intensifier", a déclaré le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant

Washington annonce avoir arrimé la jetée temporaire pour acheminer l'aide à Gaza

Les Etats-Unis ont annoncé avoir achevé la jetée provisoire sur la côte de Gaza, devant permettre d'acheminer plus d'aide dans le territoire ravagé par sept mois de guerre et dont les principaux points d'entrée sont bloqués depuis plus d'une semaine. "Il est prévu que des camions chargés d'aide humanitaire commencent à accoster dans les prochains jours", annonce sur X le commandement militaire des Etats-Unis pour le Moyen-Orient (Centcom), précisant que l'aide sera remise à l'ONU qui "coordonnera sa distribution dans Gaza".

Farhan Haq, porte-parole adjoint du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, a toutefois expliqué que les négociations se poursuivaient concernant la distribution de l'aide. "Nous finalisons nos plans opérationnels pour assurer que nous sommes prêts à gérer [l'aide] quand la jetée flottante sera totalement opérationnelle, tout en assurant la sécurité de notre personnel", a-t-il déclaré. Répétant la préférence de l'ONU pour la voie terrestre, il a estimé que l'aide humanitaire "ne peut pas et ne devrait pas dépendre d'une jetée flottante loin de là où les besoins sont les plus aigus".

Deux otages déclarés morts par Israël

L'armée israélienne a annoncé que deux Thaïlandais, employés agricoles d'un kibboutz attaqué par le Hamas le 7 octobre, étaient morts durant l'attaque des combattants palestiniens et que leurs corps avaient été emmenés dans la bande de Gaza. Le porte-parole de l'armée, Daniel Hagari, a identifié les deux victimes thaïlandaises comme étant Sonthaya Oakkharasr et Sudthisak Rinthalak. Sur les 252 personnes enlevées durant l'attaque, 128 restent captives à Gaza, dont 38 sont considérées mortes par l'armée israélienne.

Le sommet arabe appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Les dirigeants arabes ont appelé à un cessez-le-feu "immédiat" dans la bande de Gaza, dévasté par plus de sept mois de guerre entre Israël et le Hamas, et à la fin "du déplacement forcé" des Palestiniens, à l'issue d'un sommet à Bahreïn. Le mouvement islamiste palestinien Hamas a de son côté appelé dans un communiqué "les Etats arabes frères à prendre les mesures nécessaires pour contraindre l'occupation [Israël] à mettre fin à son agression et à retirer des troupes de l'ensemble de la bande de Gaza, y compris de Rafah."

Réunis à Manama, les dirigeants arabes ont dit souhaiter le déploiement de Casques bleus dans les "territoires palestiniens occupés" par Israël jusqu'à la mise en œuvre de la solution de deux Etats, israélien et palestinien, pour régler le conflit vieux de plusieurs décennies. Mais un tel déploiement nécessiterait un consensus international et l'acceptation d'Israël, ce qui semble, selon les experts, être très difficile voire impossible.

L'Afrique du Sud réclame le retrait israélien de Rafah devant la CIJ

"Le génocide" commis par Israël "a atteint un niveau horrible", a déclaré devant la plus haute juridiction de l'ONU l'Afrique du Sud. Le pays demande aux juges de siège de la Cour internationale de Justice (CIJ) d'enjoindre à Israël de cesser son incursion à Rafah. "L'Afrique du Sud avait espéré, lors de notre dernière comparution devant cette cour, mettre un terme à ce processus génocidaire afin de préserver la Palestine et son peuple", a déclaré Vusimuzi Madonsela, le représentant de Pretoria.

"Au lieu de cela, le génocide d'Israël s'est poursuivi à un rythme soutenu et vient d'atteindre un nouveau et horrible niveau", a-t-il ajouté. Israël, qui récuse les accusations sud-africaines, y répondra vendredi. Il a précédemment souligné son engagement "inébranlable" à faire respecter le droit international et qualifié l'affaire portée par Pretoria de "totalement infondée" et "moralement répugnante".

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