Guerre dans la bande de Gaza : l'armée israélienne multiplie les bombardements, la communauté internationale alerte sur les victimes civiles
L'armée israélienne poursuit et intensifie ses opérations dans la bande de Gaza. Les manœuvres se multiplient et le nombre de victimes civiles ne cesse de s'accroître ces derniers jours. "Les frappes de ces derniers jours, qui ont fait près d'une centaine de morts, alourdissent le bilan humain catastrophique parmi la population civile palestinienne de Gaza", a réagi le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué, mardi 16 juillet.
Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a de son côté fait part, la veille, à deux hauts responsables israéliens, de la "vive inquiétude" des Etats-Unis après les récentes frappes meurtrières, selon son porte-parole. Pour Washington, le nombre de victimes parmi les civils palestiniens est "inacceptable".
Un rythme de frappes intensif
La Défense civile de la bande de Gaza, organisme dépendant du Hamas, a annoncé mardi la mort de 48 personnes dans trois frappes israéliennes distinctes dans le centre, le sud et le nord du petit territoire palestinien assiégé, dont une sur une école.
Un premier bilan avait fait état de 44 morts. "Trois massacres ont eu lieu en moins d'une heure contre des déplacés", a déclaré Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile à Gaza, dans un communiqué faisant également état de "dizaines" de blessés, "dont des cas graves".
Les frappes ont eu lieu à proximité d'une station-service d'Al-Mawasi, à l'ouest de Khan Younès, sur une école administrée par l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), dans le camp de réfugiés de Nousseirat (centre) et près d'un rond-point de Beit Lahia (nord de l'enclave).
L'armée israélienne a affirmé dans un communiqué avoir visé "des terroristes se servant d'une école de l'UNRWA dans la région de Nousseirat" et "un chef de compagnie" du Jihad islamique "dans l'ouest de Khan Younès". Tsahal assure avoir pris de "nombreuses mesures" pour réduire le risque de toucher des civils et a accusé une nouvelle fois le Hamas de s'abriter derrière la population et de s'en servir comme d'un bouclier humain, ce que le mouvement islamiste dément régulièrement.
Plusieurs écoles et camps visées ces derniers jours
La Défense civile a annoncé, dimanche soir, que 15 personnes étaient mortes dans une frappe sur une école abritant des déplacés dans un quartier de Gaza-ville, la sixième école bombardée en neuf jours dans le territoire. "La France exprime son indignation à la suite des frappes israéliennes qui ont visé, les 14 juillet et 15 juillet, une école de l'UNRWA et le camp d'Al-Maghazi, abritant des déplacés", a écrit le Quai d'Orsay.
Selon le Croissant-Rouge palestinien, au moins cinq personnes ont été tuées dans la frappe sur l'école Al-Razi à Nousseirat (centre), qui abritait "des milliers de personnes déplacées" par la guerre. L'hôpital Al-Awda de Nousseirat a déclaré avoir admis 48 blessés à la suite de cette frappe.
Dénonçant les "massacres" israéliens "contre des civils non armés", le Hamas s'est retiré dimanche des négociations sur un cessez-le-feu, qui achoppent depuis plusieurs semaines. Cette annonce est intervenue après l'attaque du camp d'Al-Mawasi samedi, qui a fait au moins 92 morts selon le mouvement islamiste palestinien.
Les ONG pointent des difficultés d'accès
Treize ONG ont alerté, dans un état des lieux publié lundi, sur la "détérioration" de l'accès de l'aide humanitaire à la bande de Gaza. "Ces événements récents aggravent la catastrophe humanitaire alors même que les ONG continuent de se heurter aux obstacles imposés par la poursuite des opérations militaires israéliennes terrestres", s'alarme notamment Médecins sans frontières (MSF), dans un communiqué reprenant l'état des lieux dressé par ces organisations.
Les 13 ONG, parmi lesquelles Oxfam, Care, Save the children ou encore Médecins du monde, dénoncent "l'obstruction systématique à l'aide par Israël et ses attaques contre les opérations d'aide". Selon elles, moins de la moitié (53) des 115 missions humanitaires planifiées ont été facilitées par Israël (46%).
Depuis l'offensive israélienne terrestre début mai à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, les travailleurs humanitaires font face à de grandes difficultés pour acheminer de l'aide. "Les points de passages au sud sont complètement fermés ou inaccessibles d'un point de vue logistique en raison de la détérioration des conditions de sécurité", dénonce MSF, selon qui des "tonnes d'aide absolument nécessaires" y sont "bloquées".
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