Gaza : un collectif de chercheurs dévoile une campagne très organisée de dénigrement de l'UNRWA au profit d'Israël

Le conflit ouvert entre Israël et l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens se prolonge en ligne. L'ONG FakeReporter a débusqué mardi des campagnes de désinformation par Israël visant l'agence de l'ONU.
Article rédigé par Thibault Lefèvre
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Un homme passe devant le siège endommagé de l'UNRWA, l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens, le 17 février 2024 à Gaza. (AFP)

Le conflit entre Israël et l'UNRWA se prolonge en ligne. Lundi 18 mars, Philippe Lazzarini, le patron de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, a affirmé avoir été empêché d'entrer à Gaza. Faux, répondent les Israéliens, qui parlent d'une erreur administrative dont le chef de l'UNRWA serait responsable. 

Depuis plusieurs semaines, les humanitaires de cette agence de l'ONU accusent Israël de frapper leur personnel et leurs infrastructures sans discernement, l'État hébreu dit avoir des preuves de l'implication d'employés de l'agence dans les attaques du 7 octobre. Mardi, un collectif de chercheurs israéliens sur les réseaux, l'ONG FakeReporter, a débusqué une campagne ingénieuse de dénigrement de l'UNRWA sur Internet au profit d'Israël.

C'est ce qu'on pourrait appeler une campagne d'amplification. Il s'agit d'abord de s'emparer de faits réels racontés dans des médias traditionnels, comme la chaîne américaine CNN ou le quotidien britannique The Guardian, puis de les relayer sur des sites de faux organes de presse, qui semblent à première vue tout à fait crédibles, et ensuite de s'appuyer sur de faux comptes sur les réseaux sociaux, pour donner plus d'écho à ces informations.

Des élus visés par des profils fictifs

Dans le cas du conflit entre Israël et l'UNRWA, 500 profils fictifs ont abondamment diffusé sur Instagram, Facebook et X des articles qui traitaient notamment de l'implication présumée d'employées de l'agence des Nations unies dans les attaques du 7 octobre. La cible : des sénateurs et des députés afro-américains démocrates, sensibles à la cause palestinienne.

"La différence entre ce type d'opérations et des 'fake news', c'est qu'elles sont portées par des gens qui semblent normaux, observe Achiya Schatz, le directeur exécutif de FakeReporter, qui a débusqué la manipulation. Elles s'appuient sur des profils qui n'existent pas mais qui soutiennent les messages d'Issraël. C'est un autre champ de bataille de cette guerre. Et ça concerne chacun des deux camps." Il y a quelques semaines, l'association FakeReporter a dénoncé des campagnes de désinformation favorables au Hamas. Elles ont été lancées d'Iran et de Russie.

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