Gaza : la résolution de l'ONU appelant à un cessez-le-feu "n'exige pas que la libération des otages se fasse avant", déplore un diplomate israélien

Daniel Halevy Goetschel, conseiller à l’ambassade d'Israël en France craint que le Hamas souhaite ce cessez le feu "pour se renforcer, pour se réorganiser, mais pas pour libérer les otages".
Article rédigé par franceinfo
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Daniel Halevy Goetschel, conseiller à l’ambassade d'Israël en France, le 26 mars 2024 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Daniel Halevy Goetschel, conseiller à l’ambassade d'Israël en France, regrette mardi 26 mars sur franceinfo que la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies appelant à un cessez-le-feu "n'exige pas que la libération" des otages "se fasse avant". Selon lui, "ce n'est pas une bonne résolution".

C'est la première fois que le Conseil de sécurité de l'ONU adopte une résolution exigeant un "cessez-le-feu immédiat". Selon lui, "elle ne conditionne pas le cessez-le-feu à la libération des otages". En diplomatie, "chaque mot est important", précise-t-il. "Nous avons constaté effectivement hier qu'il n'y a pas ce conditionnement que nous avons toujours mis au centre de notre action à Gaza", ajoute-t-il. Le texte voté "exige un cessez-le-feu immédiat pour le mois du ramadan" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

Daniel Halevy Goetschel déplore également que l'attaque du Hamas le 7 octobre "ne soit pas condamnée dans cette résolution". Il craint que cela "convainque le Hamas que celui-ci puisse arriver à un cessez-le-feu, sans libérer les otages", explique-t-il. Le Hamas a d'ailleurs immédiatement salué "l'appel du Conseil de sécurité des Nations unies". Israël pense que le Hamas souhaite un cessez-le-feu "pour se renforcer, pour se réorganiser, mais pas pour libérer les otages".

Le conseiller à l’ambassade d'Israël en France explique que le conflit à Gaza "peut prendre fin très facilement. Pour cela, il suffit que le Hamas libère les otages. Il suffit que les chefs du Hamas, les chefs de guerre, le chef terroriste se rendent pour que la situation change tout à fait à Gaza", affirme-t-il.

L'adoption de la résolution lundi a été possible grâce à l'abstention des États-Unis. Tel-Aviv a annulé la visite d'une délégation à Washington, déclarant que l'abstention américaine "nuisait" à la fois à son effort de guerre et à ses efforts pour libérer les otages. "Les États-Unis sont un allié d'Israël. Nous avons un dialogue constant et approfondi avec un nombre important d'alliés. Les États-Unis, l'Union européenne, la France évidemment", énumère-t-il. Le dialogue n'est "absolument pas" rompu, dit-il. Mais quand "il s'agit de questions aussi vitales que la sécurité d'Israël ou la libération des otages, c'est finalement à Israël, État souverain comme n'importe quel État souverain le ferait, de décider de sa marche à suivre".

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