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Conflit Israël-Gaza : "Il faut d'abord être solidaire de la population israélienne, comme l'a fait la quasi-totalité de la classe politique française", déclare le grand rabbin de France

Haïm Korsia, le grand rabbin de France était l'invité de franceinfo ce mardi.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Haïm Korsia le Grand Rabbin de France. (FRANCE INFO / RADIOFRANCE)

"Il faut d'abord être solidaire de la population israélienne, comme l'a fait la quasi-totalité de la classe politique française", a déclaré mardi 10 octobre sur franceinfo Haïm Korsia, le grand rabbin de France qui appelle à l’union nationale après les attaques menées par le Hamas contre Israël samedi.

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franceinfo : Pensez-vous qu'une paix est possible ?

Haïm Korsia : L'enfer en Israël est causé par des attaques terroristes d'une incroyable violence venant du Hamas. La situation à Gaza est causée par le Hamas. Il faut donc qu'Israël extirpe le Hamas de son réduit de Gaza pour retrouver la possibilité de dialoguer avec des Palestiniens qui veulent vraiment faire la paix. Il y en a, mais ils sont complètement écrasés par le Hamas qui n'a que seul objectif l'éradication d'Israël. Il n'y a pas de volonté de faire la paix de la part du Hamas. Ils ont mis en place ce programme, avec ces attaques, il faut quelque chose qu'on n'a jamais vu : prendre des otages civils. Qu'il y ait des dégâts collatéraux, oui, mais aller prendre des otages civils cela ne s'est pas vu et avec une telle barbarie et une telle violence, on ne peut pas le supporter.

Les Palestiniens sont-ils victimes du Hamas ?

Les gens confondent, parfois, les Palestiniens et le Hamas. Ce sont deux choses différentes. La réalité, c'est qu'ils vivent déjà ensemble sauf là où le Hamas met son idéologie mortifère pour asservir, écraser les populations palestiniennes qui sont gérées par lui avec une violence incroyable contre les Palestiniens. Là, on a vu cette violence décuplée contre les Israéliens. Je crois qu'il faut d'abord être solidaire de la population israélienne, comme l'a fait la quasi-totalité de la classe politique française.

La France insoumise a renvoyé dos à dos le Hamas et le gouvernement israélien et Jean-Luc Mélenchon a contesté la "marche de solidarité avec Israël et les Israéliens" organisée ce lundi. Qu'en pensez-vous ?

Il y a des gens qui osent être heureux du fait qu'il y ait des morts, des situations en termes humanitaires qui sont insupportables. Jean-Luc Mélenchon peut contester tout ce qu'il veut, la réalité, c'est que quand vous avez une unanimité pour reconnaître une situation et qu'il y en a un, deux ou trois, qui ne reconnaissent pas cette situation et qui sont conformes à leur idéologie permanente, vous vous dites qu'ils sont sortis des règles habituelles de la compréhension du monde.

Il y a toujours des gens qui pensent en dehors du monde, mais on ne va pas passer notre vie à commenter. Cela renvoie à des traumatismes. On sait de quoi on parle en France, comme on le sait à Madrid, à Londres et dans toutes les démocraties où la haine et la violence viennent frapper notre désir de vivre sereinement. Que Jean-Luc Mélenchon, pour des raisons électoralistes, dise l'inverse, c'est son choix. Je ne vais pas passer mon temps à commenter l'incommentable.

Craignez-vous que ce conflit ait des conséquences en France ?

Il y a ce risque d'importation, mais je crois qu'ensemble, on tient bien. On échange avec tous les autres partenaires, on a eu des messages de nos amis catholiques, protestants, musulmans. Ce sont ces échanges au quotidien qui construisent une véritable fraternité.

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