"Cette situation va à l'encontre de la protection des innocents" : à la frontière de la bande de Gaza, l'aide humanitaire s'entasse

Une délégation du conseil de sécurité des Nations Unies s’est rendue lundi 11 décembre dans le Sinaï en Égypte pour rencontrer les Palestiniens blessés et constater les blocages de l’aide humanitaire, tandis qu’à quelques kilomètres, Israël poursuit son offensive jusque dans le sud de la bande de Gaza.

Une fumée sombre monte dans le ciel de Gaza, visible depuis le Sinaï. Un enfer dont sort tout juste Nadira qui franchit la porte de Rafah, son bébé serré contre elle : "On quitte notre pays car on a aussi la nationalité égyptienne. Ma maison a été bombardée. On a dormi dans une école, il y avait une salle où dormaient 60 personnes, il y avait des virus, l’eau était pleine de maladies."

"Nous n’abandonnerons pas"

Sur la route le long de la frontière, des hautes grilles laissent apparaître les silhouettes de Gazaouis. Lotfi Gheiz, du croissant rouge égyptien, fixe les civils pris au piège : "J’ai travaillé dans beaucoup de situations, celle-là va à l’encontre de tout, du droit humanitaire, à l’encontre de la protection des innocents." Dans le gigantesque entrepôt d’Al Arish où l’aide est stockée, il désigne les produits qu’Israël refuse de laisser entrer dans Gaza : "En voilà un, c’est un purificateur d’eau. On ne sait pas pourquoi !" Lotfi s’adresse à une délégation du conseil de sécurité des Nations Unies.

L’ambassadeur chinois Zhang Jun réagit : "Nous comprenons tous que l’aide humanitaire est insuffisante mais nous n’abandonnerons pas." Les camions d’aide humanitaire s’entassent toujours par centaines dans le Sinaï : des files interminables de semi-remorques, remplis de l’aide dont Gaza a tant besoin.