Accusations de "génocide" à Gaza : devant la justice internationale, Israël dénonce une "démonstration d'hypocrisie"

La Cour internationale de justice examine jeudi et vendredi une requête accusant Israël de génocide dans la bande de Gaza. La plaidoirie de l'Afrique du Sud a suscité la colère d'officiels israéliens.
Article rédigé par Eric Biegala - édité par France Info
Radio France
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Tal Becker, conseiller juridique du ministère des Affaires étrangères d'Israël, l'avocat Malcolm Shaw et Gilad Noam, procureur général adjoint chargé des affaires internationales, à la Cour internationale de Justice (CIJ) avant l'audience sur l'affaire de génocide contre Israël, intentée par Afrique du Sud, le 11 janvier 2024, à La Haye. (REMKO DE WAAL / ANP)

Un combat judiciaire inédit se déroule depuis jeudi 11 janvier à La Haye, aux Pays-Bas. L'Afrique du Sud accuse Israël de commettre des actes génocidaires contre les Palestiniens et demande que la justice internationale impose un arrêt immédiat de la campagne militaire israélienne dans la bande de Gaza. Israël, qui s'exprime vendredi devant les magistrats de la Cour internationale de justice (CIJ), a qualifié l'affaire d'absurde et d'atroce.

Les Israéliens perçoivent très mal cette affaire. L'Afrique du Sud a été qualifiée de "bras juridique" du Hamas. La plaidoirie des avocats sud-africains de jeudi matin a été, elle, qualifiée de "plus grande démonstration d'hypocrisie de l'Histoire" et les noms d'oiseaux ont fusé sous la plume du ministère des Affaires étrangères israélien, s'exprimant sur X (anciennement Twitter).

Un site internet dédié aux atrocités du Hamas

Le terme "génocide", inventé juste après la Seconde Guerre mondiale pour décrire l'Holocauste des Juifs d'Europe, résonne de manière particulière en Israël. Dans le journal Yediot Aharonot de jeudi matin (lien en anglais), le chroniqueur Nadav Eyal parle par exemple d'une double ironie dans cette affaire. "D'abord, écrit-il, parce qu'Israël est bien le pays dans lequel les gens ont souffert du pire génocide dans l'Histoire, mais aussi parce que le Hamas, au matin du 7 octobre, a lancé une sorte de génocide pilote sur nos frontières, massacrant plus d'un millier de civils avant d'être arrêté".

D'ailleurs, le gouvernement a mis en ligne dès mercredi soir un site web en anglais dédié aux atrocités perpétrées par le Hamas le 7 octobre. Histoire de faire comprendre qui, selon Israël, peut à bon droit être accusé de tentative de génocide dernièrement. Quant à la Cour internationale de justice, elle doit entendre vendredi les arguments israéliens. Une petite armée de juristes et d'avocats, emmenée par l'ancien président de la Cour suprême Aharon Barak, est chargée de la défense de l'État hébreu.

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