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Israël étend encore un peu plus ses colonies, un pari risqué

A un mois des législatives, le gouvernement de droite a donné son feu vert à un nouveau projet de création de milliers de logements en Cisjordanie.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des ouvriers palestiniens travaillent sur un chantier dans une colonie israélienne de Jérusalem-Est, le 23 avril 2010. (AHMAD GHARABLI / AFP)

Du béton et des briques en guise de représailles. Près d'un mois après que l'ONU a accordé le statut d'Etat observateur à la Palestine, Israël poursuit sa riposte. Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, promet de continuer à bâtir dans les colonies, malgré les vives condamnations internationales. Une manière aussi pour lui de tenter de contrecarrer la popularité croissante de l'extrême droite israélienne, à un mois des élections législatives.

Jeudi 20 décembre, le gouvernement de droite israélien a donné son feu vert à la planification d'un projet de construction d'une colonie de 6 000 logements dans le secteur de Geva'ot, près de Bethléem en Cisjordanie. Depuis le début du mois, les autorités ont multiplié les annonces d'extension d'implantations, comme celle par exemple de 3 000 nouveaux logements à Jérusalem-est et en Cisjordanie. Avec des conséquences hasardeuses pour le gouvernement.

Une stratégie électoraliste faillible

De l'aveu même des colons, ce projet de 6 000 logements traînait dans les tiroirs depuis 2000 et sa prochaine mise en œuvre n'est pas certaine. Mercredi, plusieurs leaders d'extrême droite ont carrément accusé Benyamin Netanyahu de "bluff". Ils ont fait valoir que le Premier ministre, dirigeant du Likoud, cherchait à se parer d'une aura de droite pour arracher des suffrages à ses rivaux de l'aile radicale.

Selon un récent sondage, le bloc de droite dirigé par Benyamin Netanyahu est assuré de s'imposer au scrutin du 22 janvier. Mais la popularité de la liste commune formée par le Likoud avec le parti ultranationaliste Israël Beiteinou est en baisse. Et ce tassement profite notamment à ses partenaires de droite, en particulier au Foyer juif, le parti nationaliste religieux.

Par cette relance de la colonisation, Benyamin Netanyahu se met aussi en porte-à-faux avec ses rivaux centristes et de gauche qui lui reprochent d'avoir provoqué l'isolement d'Israël et des tensions avec son grand allié américain.

Un isolement accentué sur la scène internationale

Peu après cette nouvelle annonce, le ministère des Affaires étrangères français a condamné cette "provocation". La représentante de l'Union européenne pour les Affaires étrangères, Catherine Ashton, a dénoncé "l'expansion sans précédent de colonies autour de Jérusalem". Les quinze pays membres du Conseil de sécurité des Nations unies, à l'exception notable des Etats-Unis, ainsi que l'ONU, avaient demandé mercredi à Israël de renoncer à ses plans de colonisation.

Ces projets "envoient un message négatif et font douter de sa volonté de négocier", ont souligné les quatre Etats européens membres du Conseil (France, Grande-Bretagne, Allemagne et Portugal) dans une déclaration commune. Et dans un communiqué, l'envoyé spécial du Quartee pour le Proche-Orient (Etats-Unis, Union européenne, ONU, Russie), Tony Blair, a estimé que "le problème n'est pas seulement la construction de telles colonies, mais le fait que c'est un moment vital pour relancer une véritable négociation"

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