Irak : des manifestants font irruption au Parlement pour la deuxième fois en quatre jours
Au moins 26 personnes ont été blessées, samedi, lors d'une journée de protestation organisée par des opposants au régime sortant, selon une source de sécurité.
L'Irak en pleine crise politique. Des centaines de partisans de l'influent leader politique chiite Moqtada Sadr ont envahi le Parlement irakien, samedi 30 juillet, après avoir pénétré dans l'ultra-sécurisée zone verte de Bagdad. Ils ont annoncé leur intention d'occuper le bâtiment jusqu'à nouvel ordre.
Brandissant des drapeaux irakiens, des portraits de Moqtada Sadr et des drapeaux aux insignes religieuses, ils ont pénétré dans l'hémicycle, en faisant le signe de la victoire et en prenant des selfies, dans une ambiance bon enfant. Mercredi déjà, des manifestants avaient brièvement occupé le Parlement.
Dès le matin, plusieurs milliers de manifestants avaient escaladé des blocs en béton érigés pour bloquer l'accès à un pont de Bagdad. A l'entrée de la zone verte, les forces de sécurité ont tiré des gaz lacrymogènes pour éloigner les contestataires et des canons à eaux ont été activés. Des gaz ont également été lancés contre des manifestants qui tentaient d'arriver jusqu'à la zone verte via un autre pont, selon une source de sécurité.
Un pays sans nouvel exécutif depuis l'automne
Au total, au moins 26 manifestants ont été blessés, s'étranglant à cause des gaz ou chutant des hautes barrières en béton érigées pour entraver l'avancée des contestataires, a précisé une source de sécurité. Et 17 membres des forces de sécurité ont été touchés par des jets de pierres lancées par les manifestants, selon la même source.
L'impasse politique est totale en Irak, qui attend toujours la nomination d'un nouveau président et d'un Premier ministre, dix mois après les législatives d'octobre 2021. Faiseur de roi et trublion de la scène politique, Moqtada Sadr a lancé une campagne de pression maximale contre ses adversaires, rejetant leur candidat au poste de chef du gouvernement.
Les manifestants dénoncent la candidature au poste de Premier ministre de Mohamed Chia Al-Soudani, jugé proche de l'ancien chef du gouvernement Nouri Al-Maliki, ennemi historique de Moqtada Sadr.
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