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En Israël, le mystérieux suicide d'un détenu australien crée une polémique

Cet homme était détenu dans le plus grand secret et était connu comme le "prisonnier X".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Une femme lit le quotidien israélien "Haaretz", qui évoque le suicide d'un prisonnier australien, présenté comme un agent du Mossad, dans des circonstances étranges, le 13 février 2013, à Jérusalem. (AHMAD GHARABLI / AFP)

C'est devenu une affaire d'Etat en Israël. Des révélations sur les circonstances mystérieuses du suicide d'un Australien, présenté comme un agent du Mossad, les services secrets israéliens, a déclenché mercredi 13 février une polémique médiatique et politique. Israël a confirmé en début de soirée avoir détenu un étranger pour des raisons de sécurité. Francetv info déroule le fil de cette affaire.

L'identité du "prisonnier X" dévoilée

En décembre 2010, un prisonnier est retrouvé pendu dans sa cellule de la prison Ayalon près de Ramla, au sud de Tel-Aviv. 

Selon une télévision australienne, cet homme était détenu dans le plus grand secret en Israël. Il aurait vécu une dizaine d'années dans le pays avant d'être arrêté. Depuis, il était connu comme le "prisonnier X". L'homme, âgé de 34 ans au moment de sa mort, serait arrivé en Israël sous le nom de Ben Alon.

Mardi 12 février, la chaîne de télévision australienne ABC (en anglais) révèle l'identité de cet hommeIl s'appelle en réalité Ben Zygier, est originaire de Melbourne (Australie) et travaillait pour le Mossad. 

La censure israélienne intervient

Dans la foulée de ces révélations, la censure israélienne interdit aux médias du pays de relayer des informations sur cette affaire. Ce silence imposé est brisé par trois députés d'opposition qui, profitant de leur immunité parlementaire, ont interrogé au Parlement le ministre de la Justice, YaakovNeeman.

Celui-ci s'est contenté d'affirmer que "les prisons sont sous la juridiction du ministère de la Sécurité intérieure", tout en soulignant que "tout cela mérite examen". L'ex-ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman a pour sa part dénoncé à la radio les députés qui ont évoqué cette affaire.

A la suite de ces interventions, les médias israéliens ont tout de même été autorisés à faire état des informations d'ABC, mercredi. "Mais l'interdiction totale concernant les raisons de la détention [du ressortissant australien] reste en vigueur", a affirmé un responsable du service de la censure. Finalement mercredi soir, Israël a confirmé avoir détenu un étranger pour des raisons de sécurité.

Les médias protestent

Pour la plupart des commentateurs israéliens, les pratiques de la censure à l'heure d'internet et des réseaux sociaux tels que Facebook ou Twitter sont complètement dépassées. "Nous ne sommes plus à l'époque où la censure pouvait imposer un silence total", a souligné un présentateur de la radio publique.

En Australie, le chef de la diplomatie, Bob Carr, a ordonné un examen de l'affaire. Il a affirmé qu'il n'hésiterait pas à demander des explications à Israël "sur ce qui s'est passé" tout en précisant que ses services n'avaient pas été contactés par la famille de Ben Zygier.

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