Un humoriste critique le retrait de son émission par Netflix en Arabie saoudite
La plateforme a indiqué avoir retiré l'épisode de l'émission "Patriot Act with Hasan Minhaj" pour répondre à une "requête légale" des autorités saoudiennes.
Il y décriait Mohammed ben Salmane. L'humoriste et commentateur politique américain Hasan Minhaj a critiqué, mercredi 2 janvier, la décision de Netflix de retirer de son service en Arabie saoudite un épisode de son émission consacrée au prince héritier. La plateforme a indiqué avoir retiré l'épisode de l'émission "Patriot Act with Hasan Minhaj" pour répondre à une "requête légale" des autorités saoudiennes, qui demandaient à Netflix de se conformer à la législation locale sur la cybercriminalité.
"Clairement, le meilleur moyen d'empêcher les gens de regarder quelque chose, c'est de la retirer, en faire une tendance sur internet et la laisser sur YouTube", a ironisé Hasan Minhaj sur son compte Twitter.
Clearly, the best way to stop people from watching something is to ban it, make it trend online, and then leave it up on YouTube.
— Hasan Minhaj (@hasanminhaj) January 2, 2019
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"Il y a des gens en Arabie saoudite qui luttent pour de vraies réformes, mais MBS n'est pas l'un d'eux"
Le contenu de l'épisode, initialement mis en ligne en octobre, était encore accessible sur YouTube mercredi, ainsi que sur Netflix ailleurs qu'en Arabie saoudite. Selon les données du site Social Blade, la plateforme de l'émission sur YouTube a été visitée plus de 200 000 fois sur la seule journée de mercredi et 9,1 millions de fois au total depuis sa création.
Dans l'épisode intitulé "Arabie saoudite", l'humoriste, né en Californie d'une famille musulmane d'origine indienne, avait estimé que le moment était venu pour les Etats-Unis de "réévaluer notre relation avec l'Arabie saoudite", à la lumière de l'assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi.
Ryad nie vigoureusement tout lien entre Mohammed ben Salmane ("MBS") et le meurtre, perpétré le 2 octobre dans les locaux du consulat d'Arabie saoudite à Istanbul. Toutefois, selon de nombreux sénateurs américains briefés sur le sujet, des rapports de la CIA permettent de conclure qu'il en a bien été le commanditaire.
"Il y a des gens en Arabie saoudite qui luttent pour de vraies réformes, mais MBS n'est pas l'un d'eux", ajoutait Hasan Minhaj dans l'émission, dont le ton et le format empruntent aux références The Daily Show et Last Week Tonight.
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