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Le "Washington Post" publie la dernière tribune envoyée par le journaliste disparu Jamal Khashoggi

Le journaliste saoudien a disparu le 2 octobre après être entré dans son consulat à Istanbul.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Le journaliste Jamal Khashoggi, le 29 septembre 2018 à Londres (Royaume-Uni). (MIDDLE EAST MONITOR / REUTERS)

"Cet éditorial saisit parfaitement son engagement et sa passion pour la liberté dans le monde arabe. Une liberté pour laquelle il a apparemment donné sa vie." Le Washington Post (en anglais) a publié, mercredi 18 octobre, ce que le quotidien américain présente comme la dernière contribution de Jamal Khashoggi. Cet éditorial a été transmis au journal au lendemain de sa disparition.

Le journaliste saoudien disparu y écrit sur la nécessaire liberté de la presse dans le monde arabe. Pour le collaborateur du Washington Post et résident américain permanent, disparu le 2 octobre après être entré au consulat saoudien d'Istanbul, en Turquie, cette liberté manque cruellement dans le monde arabe. "Hélas, cette situation ne changera probablement pas", déplore-t-il.

Il y avait un temps où les journalistes ont cru qu'internet allait libérer l'information de la censure et du contrôle associé à la presse écrite. Mais ces gouvernements, dont l'existence même s'appuie sur le contrôle de l'information, ont bloqué de manière agressive internet.

Jamal Khashoggi

dans le "Washington Post

"Nous espérions que Jamal allait revenir"

Pour lui, "le monde arabe fait face à sa propre version du rideau de fer, imposé non pas par des acteurs externes mais à cause des forces nationales se disputant le pouvoir". Et le journaliste, critique du pouvoir de Ryad, de citer le Qatar, grand rival de l'Arabie saoudite au Moyen-Orient. "Le gouvernement du Qatar continue à soutenir la couverture des informations internationales, contrairement aux efforts de ses voisins visant à maintenir le contrôle de l'information afin d'appuyer 'l'ancien ordre arabe'", écrit-il à propos du pays d'où émet la chaîne Al-Jazeera.

Alors que les soupçons d'un assassinat de Jamal Khashoggi par des tueurs envoyés par Ryad se font de plus en plus tenaces, le quotidien de référence américain a décidé finalement de publier cette tribune. "Le Washington Post a retardé la publication parce que nous espérions que Jamal allait revenir vers nous afin que nous l'éditions avec lui", écrit dans un texte accompagnant son texte l'éditorialiste Karen Attiah. "Maintenant je dois l'accepter : ça ne va pas arriver. Ce sera sa dernière contribution", ajoute-t-elle.

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