Crise politique au Koweït : l'émir dissout le Parlement
Sur fond d'accusations de corruption, la crise politique au Koweït a donné lieu mardi à la dissolution du Parlement. Une mesure attendue après la démission du Premier ministre la semaine précédente.
Nouvel épisode dans la crise politique qui agite le Koweït. Pour la quatrième fois en moins de six ans, l'émir cheikh Sabah al-Ahmad Al-Sabah a dissous le Parlement par décret mardi 6 décembre.
Le Premier ministre, cheikh Nasser, accusé de corruption par des députés de l'opposition, avait démissionné le 28 novembre. Depuis un an, ces accusations mêlées au souffle démocratique du "printemps arabe" déstabilisent le richissime émirat, troisième producteur de l'Opep avec quelque 3 millions de barils de pétrole par jour.
Retour sur une crise politique en cinq dates clés.
• Décembre 2010 : la presse révèle des affaires de corruption
Un scandale secoue le Koweït. Selon la presse, des députés pro-gouvernement auraient reçu des centaines de millions de dollars de pots-de-vin. Ces révélations entraînent une forte mobilisation de l'opposition contre le gouvernement de cheikh Nasser, 71 ans et neveu de l'émir. Il est accusé d'être responsable d'une corruption généralisée et d'une détérioration des services.
Les forces de sécurité répriment violemment une manifestation organisée par des militants et des députés.
• Mars 2011 : le gouvernement démissionne
Portée par l'esprit des révolutions arabes, la contestation s'intensifie dans le pays et le mois de mars est émaillé de manifestations de l'opposition, qui réclame la démission du gouvernement. Le cabinet de cheikh Nasser démissionne le 31 mars, comme le relate L'Express.fr, mais le Premier ministre reste aux affaires.
• 16 novembre 2011 : le Parlement pris d'assaut
Après la répression de rassemblements hostiles au Premier ministre, des milliers de personnes envahissent brièvement le bâtiment du Parlement. La scène, filmée en caméra amateur, est diffusée sur internet.
Les manifestants y entonnent l’hymne national. Ils exigent la démission du Premier ministre et la dissolution du Parlement, qui n’a que très peu de pouvoir.
• Fin novembre : les manifestations se multiplient
Après l'invasion du Parlement, vingt-quatre opposants sont placés en garde à vue pour dégradation de bien public, rappelle Le Figaro. Parmi eux, des chefs de petites formations de jeunes qui réclament une réelle monarchie constitutionnelle, ainsi que des universitaires, des médecins, des écrivains et plusieurs députés de l'opposition.
Lors des rassemblements qui suivent, les députés de l'opposition et des militants réclament la démission du nouveau gouvernement, la dissolution du Parlement et la convocation d'élections anticipées.
• 28 novembre-6 décembre 2011 : le Premier ministre démissionne, l'Assemblée est dissoute
Les protestations finissent par payer. L'émir cheikh Sabah accepte la démission du Premier ministre le 28 novembre. Deux jours plus tard, il charge cheikh Jaber de former le nouveau gouvernement, le huitième depuis février 2006.
Par décret, l'émir décide mardi 6 décembre de dissoudre l'unique chambre du Parlement. C'est la quatrième fois depuis mai 2006. Cette dissolution doit entraîner des élections générales dans un délai de soixante jours.
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