Syrie : Assad promet "un nouvel Afghanistan" en cas d'intervention
Dans une interview, le président syrien parle de "tremblement de terre" si les Occidentaux décidaient d'intervenir en Syrie.
C'est sa première interview à un journaliste occidental depuis le début de la contestation en Syrie, il y a sept mois. Dans cet entretien accordé dimanche 30 octobre au journal britannique Sunday Telegraph, le président syrien Bachar al-Assad met en garde contre une éventuelle intervention occidentale dans son pays. "Le moindre accroc avec la Syrie embraserait la région. Diviser notre pays, c'est diviser la région entière", déclare-t-il, se montrant même menaçant: "Voulez-vous un nouvel Afghanistan ? Ou dix Afghanistan ?"
Bachar al-Assad admet que "de nombreuses erreurs" ont été commises par les forces militaires et policières du pays, mais promet que les "terroristes" sont maintenant traqués de façon ciblée. Selon lui, l'inexpérimentation des militaires face à ce genre de révoltes explique qu'un tel seul de violence ait été atteint. L'ONU estime à plus de 3 000 le nombre de personnes tuées lors des manifestations.
Condamnation de la Ligue arabe
Pour le président syrien, la contestation est plus de nature religieuse que politique. Il l'analyse comme "une bataille entre l'islamisme et le pan-arabisme", assurant que le pays lutte "contre les Frères musulmans depuis une cinquantaine d'années". Son discours est en cela proche de celui du dictateur défunt libyen Mouammar Kadhafi, qui brandissait également la menace islamiste pour demander aux Occidentaux de ne pas intervenir militairement.
Bachar al-Assad se dit par ailleurs prêt à engager des réformes mais demande pour cela du temps. "Nous avons commencé à enclencher des réformes une semaine après le début des contestations (...) Mais cela prend du temps. On pourrait signer une loi en quinze secondes, mais c'est beaucoup plus complexe que ça. La Syrie est un pays vraiment compliqué".
Les affrontements entre opposants au régime et forces gouvernementales se sont poursuivis ces derniers jours. Une quarantaine de civils sont morts vendredi dans le pays, provoquant une condamnation diplomatique sans précédent de la part de la Ligue arabe à l'encontre du régime de Bachar al-Assad.
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