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Diamants: «Little Bombay» à Anvers

L'Inde à la conquête d' un marché en pleine expansion: celui du diamant. A Anvers, en Belgique, la capitale mondiale de cette pierre précieuse depuis 500 ans, le commerce du diamant était détenu par la communauté juive orthodoxe. Un leadership grignoté petit à petit par une communauté indienne, les Jaïns.
Article rédigé par Valerie Kowal
France Télévisions
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Quartier des diamantaires, à Anvers, en Belgique (2003). (Wim Hendrix. AFP)

Depuis le début des années 2000, les diamantaires indiens ont effectué une progression irrésistible pour prendre le contrôle de 70 à 80% du diamant anversois. Dilip Mehta est arrivé à Anvers dans les années 1970: «L'Inde était alors engluée dans l'ère socialisante et planifiée de l'ère Nehru. Dans chaque famille, des garçons partaient à l'étranger. En 1969, je suis venu à Anvers où j'ai compris que la communauté pourrait se développer rapidement

En 2001, il acquiert la double nationalité indienne-belge et en 2006 le roi Albert II l'annoblit. Pour Dilip Mehata, le diamant demeure un objet de fascination. Une pierre qui fait battre le cœur des hommes et femmes du monde entier. 
L'Inde est aujourd'hui incontournable et contrôle un marché de 18 milliards de dollars pour les pierre taillées et 35 millions pour la fabrication de joaillerie.

Être indien, tout en étant diamantaire n'est pas facile reconnaît Ramesh Mehto. «Lorsque nous sommes venus ici, les gens n'ont jamais pensé une seule seconde qu'on serait intelligents. Ils avaient tous une image négative de l'Inde, celle d'un pays pauvre.» Mais les Indiens sont malins: «Nous avons pris le contrôle du marché du diamant anversois aux dépens des juifs.» Si dans les rues d'Anvers, on parle hébreu, c'est parce que, pendant 200 ans, la communauté juive orthodoxe a eu le contrôle exclusif de cet empire. 

Ces diamants qui fascinent le monde entier viennent pour la plupart qu'un quartier ultra-sécurisé du centre d'Anvers. Chaque jour 200 millions de diamants y transitent. Le commerce est donc désormais contrôlé à 80% par une communauté indienne: les jaïnistes.

Ces diamentaires se sont fait contruire un temple monumental à la périphérie de la ville flamande. Le plus grand après l'Inde. Les jaïns sont des non-violents absolus: «Ils ne peuvent être fermiers, ni cuisiniers (interdit par leur religion)... Donc, les seuls métiers possibles pour les jaïns: banquiers ou diamantaires», selon Francis Laleman, spécialiste de l'Inde.

Les diamantaires indiens d'Anvers sont richissimes. Les familles ont pris possession du plus beau quartier résidentiel d'Anvers, rebaptisé «Little Bombay». En remportant la bataille d'Anvers, les Indiens ont renforcé leur position sur un marché stratégique.

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