Une parodie néerlandaise de la chanson gagnante de l'Eurovision provoque la colère d'Israël
Cette parodie dénonce notamment les bombardements à Gaza, ajoutant en arrière-plan des images de murs érigés à la frontière israélienne.
"Regardez comme c'est beau quand je lâche des bombes. Encore, oh oui, Israël gagne. Depuis 70 ans maintenant, cette fête continue." L'ambassade d'Israël s'est plainte, mardi 22 mai, d'une parodie néerlandaise de la chanson de Netta Barzilai, la gagnante de l'Eurovision 2018, la qualifiant de "honteuse" et de "mauvais goût".
Samedi soir, Sanne Wallis de Vries, une actrice et artiste de cabaret néerlandaise, a interprété sa propre version de la chanson Toy au cours d'une émission diffusée à la télévision nationale. En kimono multicolore similaire à celui que portait Netta Barzilai à l'Eurovision le 12 mai, elle reprend dans sa parodie les bruits de gloussement et les mouvements de danse de la chanteuse israélienne.
Mais la Néerlandaise modifie les paroles de Toy, à l'origine inspirée du mouvement #MeToo, pour adresser un message politique, y associant la diffusion de vidéos de manifestants palestiniens et de murs érigés à la frontière israélienne. "Regardez-moi, je suis un charmant petit pays, les dirigeants du monde mangent bravement dans ma main et d'un baiser j'éteins tous les incendies", chante ainsi Sanne Wallis de Vries, sur le même air.
Israël dénonce des "allusions antisémites"
Cette parodie était diffusée quelques jours après des violences meurtrières dans la bande de Gaza, où, le 14 mai, jour de l'inauguration par les Etats-Unis de leur ambassade à Jérusalem, 62 Palestiniens ont été tués pendant des manifestations par les tirs de soldats israéliens.
La chanson "comportait malheureusement des allusions antisémites comme se moquer de la nourriture casher ou se référer à l'argent, dans la vieille tradition antijuive", a réagi le ministère israélien des Affaires étrangères dans une lettre envoyée à la télévision néerlandaise BNNVARA, mettant en copie le ministère des Affaires étrangères. "Montrer des vidéos tristes et déprimantes en toile de fond de la chanson gagnante de l'Eurovision n'était pas seulement de mauvais goût, c'était aussi inadmissible et honteux", ajoute-t-il.
"Les événements de la semaine passée [du 14 mai] sont abordés de manière satirique", a de son côté estimé BNNVARA, disant que la parodie "n'est en aucun cas une critique de la communauté juive".
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