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Nucléaire : la construction d'une centrale en Turquie, près d'une faille sismique, inquiète les écologistes

Un consortium franco-japonais, auquel participe le français Areva, a remporté le contrat pour la construction d'une centrale nucléaire en Turquie. Une construction qui inquiète de nombreuses associations, en France notamment, en raison des nombreux séismes qui ont frappé le pays ces dernières années.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Murad Sezer Reuters)

La Turquie a décidé de passer la seconde. Ankara a décidé de se doter d'une deuxième centrale nucléaire, pour une mise en service au plus tôt en 2023. Il sera installé sur les bords de la mer Noire, à Sinop. Cette construction entre dans une stratégie de développement général de l'énergie nucléaire dans le pays. 

Remporté par un consortium franco-japonais, incluant le français Areva et le japonais Mitsubishi principalement, le contrat signé vendredi à Ankara par les deux Premiers ministres, Shinzo Abe et Recep Tayyip Erdogan, se monte à plus de 15 milliards d'euros. Areva fournira quatre réacteurs Atmea-1, les "petits frères" de l'EPR.

Au-delà du symbole de la relance du nucléaire civil pour les Japonais, après la catastrophe de Fukushima il y a deux ans, les associations s'inquiètent de la proximité de la future centrale avec une faille sismique qui a déjà provoqué de nombreux dégâts en Turquie. En effet, la faille nord-anatolienne est à l'origine de plusieurs tremblements de terre, comme à Izmit, Duzce, Cerkes, Bingol ou Karakoçan, ces dix dernières années.

La construction d'une centrale nucléaire sur cette zone sismique a fait bondir Denis Baupin, député EELV de Paris et vice-président de l'Assemblée nationale, qui a écrit à la ministre de l'Écologie Delphine Batho.

Autre réaction, celle du réseau Sortir du Nucléaire, qui s'interroge dans un communiqué : "Après avoir vendu le combustible Mox qui a fondu dans le réacteur numéro 3 de Fukushima et fortement contribué à la contamination au plutonium au Japon, l'entreprise française souhaite-t-elle être complice d'un nouveau désastre si un fort séisme survient en Turquie ? "

Aucune réaction pour l'instant de la part du gouvernement. Cette collaboration qui s'annonce entre Paris et Ankara marque en tout cas la relance de relations commerciales compliquées entre la France et la Turquie depuis plusieurs mois.

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