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Moqtada al-Sadr, le véritable homme fort d'Irak
Une fois encore, en lançant ses partisans à l'assaut du Parlement dans la Zone verte ultrasécurisée, le dignitaire chiite a prouvé sa capacité à mobiliser, faisant trembler à la fois les autorités irakiennes et les nations étrangères. Après des semaines de protestations contre l'inaction des députés face à la corruption, et pour un nouveau gouvernement, Sadr passe à la vitesse supérieure.
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Après avoir envahi la Zone verte de la capitale irakienne, où siègent de nombreuses institutions du pays et des ambassades étrangères, et occupé le Parlement pendant plusieurs heures, le 30 avril 2016, des milliers de manifestants sont toujours présents dans le secteur le lendemain.
Mais, alors que Bagdad reste sous haute sécurité et que l'état d'urgence a été décrété par le Premier ministre Haider al-Abadi, les revendications se sont muées en déambulations tranquilles, appareil photo à la main, dans un quartier ordinairement fermé au public.
Sur place, les forces de sécurité, solidaires des manifestants, ne semblent pas vouloir obéir aux ordres venus d'en haut de «punir les fauteurs de troubles».
La tranquillité et la joie ambiante font d'ailleurs presque oublier le caractère historique de l'événement: des manifestants circulant librement dans l'une des forteresses les mieux gardées au monde!
L'aura grandissante de Moqtada al-Sadr
Pour beaucoup d'Irakiens, la promenade dans la Zone verte, interdite d'accès depuis 2006, après le renversement et l'exécution du dictateur Saddam Hussein, est une première.
«Ici, il y a l'air conditionné et l'électricité partout alors que la population souffre de coupures de courant en permanence» fait remarquer l'un d'entre eux. Ces difficultés de la vie quotidienne s'ajoutent à l'exaspération de voir sans cesse repoussée la nomination d'un nouveau gouvernement de technocrates censés combattre la corruption.
Autant de mécontentements qui ont offert à Moqtada al-Sadr l'occasion, avec l'invasion du Parlement et la «prise» de la Zone verte, de consolider une aura populaire développée progressivement à l'occasion de manifestations et de sit-in.
Toujours coiffé du turban noir des descendants du Prophète, le visage rond et la barbe grisonnante, Moqtada al-Sadr est à la tête d'un des mouvements chiites les plus importants d'Irak - «les déshérités»-, représenté depuis des années au Parlement, même si ses partisans fustigent aujourd'hui l'establishment politique.
Celui qui s'est réinventé comme le champion des réformes en Irak après s'être retiré un temps de la vie publique, est un descendant d'une influente famille religieuse. Il s'est illustré en se rebellant contre les Américains durant l'invasion du pays en 2003.
Né dans les années 1970 à Koufa au sud de Bagdad, Moqtada est le fils de Mohammed Sadek Sadr, héraut d'un chiisme militant que Saddam Hussein a fait assassiner en 1999.
Celui qui s'est réinventé comme le champion des réformes en Irak après s'être retiré un temps de la vie publique, est un descendant d'une influente famille religieuse. Il s'est illustré en se rebellant contre les Américains durant l'invasion du pays en 2003.
Né dans les années 1970 à Koufa au sud de Bagdad, Moqtada est le fils de Mohammed Sadek Sadr, héraut d'un chiisme militant que Saddam Hussein a fait assassiner en 1999.
L'Etat islamique en embuscade
«Sadr est très apprécié par les classes populaires chiites et il utilise cet avantage pour asseoir le succès de son mouvement», estime Ahmed Ali, chercheur à l'Institut des études régionales et internationales de l'Université américaine d'Irak.
«Les Irakiens ont mené une révolution contre les Britanniques en 1920, contre la monarchie en 1958. Nous pouvons considérer que nous vivons la troisième», estime Hussein al-Ali, un manifestant présent dans la Zone verte. «Nous espérons qu'elle sera pacifique».
La situation, jugée critique par les Etats-Unis, est en tout cas suivie avec inquiétude par les Occidentaux qui craignent qu'elle «ne détourne» les autorités de la lutte contre le groupe Etat islamique (EI) «qui constitue la véritable menace» pour les Irakiens, selon un haut responsable américain.
Le 1er mai, l'organisation djihadiste sunnite a revendiqué un double attentat suicide à la voiture piégée à Samawa dans le sud de l'Irak, une région majoritairement chiite généralement épargnée par les attaques de l'EI. Les deux attaques suicide ont fait au moins 33 morts et une cinquantaine de blessés.
La situation, jugée critique par les Etats-Unis, est en tout cas suivie avec inquiétude par les Occidentaux qui craignent qu'elle «ne détourne» les autorités de la lutte contre le groupe Etat islamique (EI) «qui constitue la véritable menace» pour les Irakiens, selon un haut responsable américain.
Le 1er mai, l'organisation djihadiste sunnite a revendiqué un double attentat suicide à la voiture piégée à Samawa dans le sud de l'Irak, une région majoritairement chiite généralement épargnée par les attaques de l'EI. Les deux attaques suicide ont fait au moins 33 morts et une cinquantaine de blessés.
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