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L'islam s'invite au lycée français de Doha
Le lycée Voltaire de Doha enseignera désormais la loi islamique et la mixité y sera interdite. Ces changements font suite à un accord entre la France et le Qatar, le 28 janvier 2014. Un lycée privé où la langue arabe et la religion musulmane sont enseignées aux Qataris. Le lycée français avait déjà fait parler de lui en 2012. Le proviseur avait dû quitter son poste pour «attitude anti-musulmane».
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«Trois questions sont importantes pour les Qataris et les Arabes qui fréquentent cette école, l'enseignement de la charia islamique, de la langue arabe et la séparation entre garçons et filles à partir d'un certain âge», a déclaré Ali Ben Fetis Al-Marri, procureur général du Qatar et président du conseil d'administration de l'école intorrogé par l'AFP. La France s'est conformée à cette législation locale avec la signature d'un accord de partenariat avec le lycée Voltaire de Doha. Une signature pour apaiser les desideratas des dirigeants wahhabites.
Depuis 2007, le lycée Voltaire accueille un millier d'élèves de la maternelle à la terminale. Et dès le début, la Fance s'est heurtée au pouvoir Qatari. La Mission laïque française, gérante du lycée, avait très vite été accusée de détournement de fonds. Une accusation qui pourrait avoir comme origine un conflit sur les programmes scolaires. Dès juin 2011, selon plusieurs médias français, les dirigeants qataris contestent le contenu des livres d'histoire et de sciences naturelles.
Le Qatar a interdit un livre d'histoire religieuse qui parlait de la chrétienté au Moyen-Age, selon un article paru dans le nouvelobs.com, le 1er novembre 2012. Ce manuel a été remplacé par un ouvrage mêlant apprentissage de la langue arabe et religion. Dès lors, le Qatar ne compte pas s'arrêter en si bon chemin: il veut «financer des établissements du type du lycée Voltaire dans le Golfe et en Afrique» avec l'ambition de devenir «le pôle de la francophonie régionale» en concurrence avec la France. Ce qui avait déjà alerté un connaisseur du dossier.
Pourtant, l'histoire semblait avoir bien commencé. En janvier 2008, Nicolas Sarkozy, alors président de la République, inaugurait en grande pompe le lycée Voltaire en compagnie du prince héritier cheikh Tamim bin Hamad. A l'époque, l'objectif était «d'offrir aux générations qataries à venir une grande opportunité de maîtriser la langue française et sa civilisation».
Mais quatre ans après, rien ne va plus. Fin 2012, Frank Choinard, proviseur de l'établissement, avait dû quitter son poste précipitamment. La Mission laïque française avait été accusée de détournement de fonds. Une plainte déposée en ce sens en France avait été classée sans suite par le parquet de Nanterre. Selon le site Mediapart, Frank Choinard aurait été menacé d'un procès à la suite d'une plainte d'une employée pour «attitude anti-musulmane».
Avec la signature de ce nouvel accord de partenariat, le Qatar peut se frotter les mains. Même si dans un communiqué, le porte-parole de la diplomatie Française, Romain Nadal précise que les cours de religion «sont dispensés en dehors du programme scolaire officiel français, sur le temps périscolaire», une pratique «parfaitement conforme à nos principes de laïcité». Pour Ali ben Fetis Al-Marri, «à chaque fois que nous avons rencontré des problèmes, nos amis français se sont montrés compréhensifs, car l'essentiel pour nous est d'avoir des Qataris francophones attachés à leur langue et leur religion».
Le gestion du lycée Voltaire est maintenant assurée par le Qatar.
Depuis 2007, le lycée Voltaire accueille un millier d'élèves de la maternelle à la terminale. Et dès le début, la Fance s'est heurtée au pouvoir Qatari. La Mission laïque française, gérante du lycée, avait très vite été accusée de détournement de fonds. Une accusation qui pourrait avoir comme origine un conflit sur les programmes scolaires. Dès juin 2011, selon plusieurs médias français, les dirigeants qataris contestent le contenu des livres d'histoire et de sciences naturelles.
Le Qatar a interdit un livre d'histoire religieuse qui parlait de la chrétienté au Moyen-Age, selon un article paru dans le nouvelobs.com, le 1er novembre 2012. Ce manuel a été remplacé par un ouvrage mêlant apprentissage de la langue arabe et religion. Dès lors, le Qatar ne compte pas s'arrêter en si bon chemin: il veut «financer des établissements du type du lycée Voltaire dans le Golfe et en Afrique» avec l'ambition de devenir «le pôle de la francophonie régionale» en concurrence avec la France. Ce qui avait déjà alerté un connaisseur du dossier.
Pourtant, l'histoire semblait avoir bien commencé. En janvier 2008, Nicolas Sarkozy, alors président de la République, inaugurait en grande pompe le lycée Voltaire en compagnie du prince héritier cheikh Tamim bin Hamad. A l'époque, l'objectif était «d'offrir aux générations qataries à venir une grande opportunité de maîtriser la langue française et sa civilisation».
Mais quatre ans après, rien ne va plus. Fin 2012, Frank Choinard, proviseur de l'établissement, avait dû quitter son poste précipitamment. La Mission laïque française avait été accusée de détournement de fonds. Une plainte déposée en ce sens en France avait été classée sans suite par le parquet de Nanterre. Selon le site Mediapart, Frank Choinard aurait été menacé d'un procès à la suite d'une plainte d'une employée pour «attitude anti-musulmane».
Avec la signature de ce nouvel accord de partenariat, le Qatar peut se frotter les mains. Même si dans un communiqué, le porte-parole de la diplomatie Française, Romain Nadal précise que les cours de religion «sont dispensés en dehors du programme scolaire officiel français, sur le temps périscolaire», une pratique «parfaitement conforme à nos principes de laïcité». Pour Ali ben Fetis Al-Marri, «à chaque fois que nous avons rencontré des problèmes, nos amis français se sont montrés compréhensifs, car l'essentiel pour nous est d'avoir des Qataris francophones attachés à leur langue et leur religion».
Le gestion du lycée Voltaire est maintenant assurée par le Qatar.
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