Reportage Dans le nord d'Israël, la crainte d'un embrasement au Liban après la mort de Hassan Nasrallah
Depuis la mort de Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, vendredi 27 septembre, tué par des frappes israéliennes au sud-Liban, les habitants du nord d'Israël sont inquiets. "C'était la pire journée depuis le début de la guerre", souffle un habitant de Ma'alot, à dix kilomètres de la frontière du Liban. En fond, le bruit des avions et quelques explosions sourdes.
Un groupe de jeunes s'arrête à une station-service proche d'un impact de roquettes. L'un d'eux semble très préoccupé. "On connaît des moments terribles dans cette guerre. On ne peut pas avoir des activités normales. Les familles ont tout le temps peur. On ne peut rien faire", déplore-t-il. Et la mort de Hassan Nasrallah l'inquiète d'autant plus. "Nasrallah va nous apporter de gros problèmes de la part de l'Iran, mais on espère le retour des bonnes choses."
Dans cette région, les drapeaux israéliens flottent un peu partout, beaucoup soutiennent l'armée, mais la lassitude gagne. À Nahariya, des mères de famille discutent au pied d'un immeuble."La vie est compliquée", souffle l'une d'elles. "Les enfants ne vont pas à l'école. On entend beaucoup de sirènes, beaucoup de bombes, nuit et jour. Les enfants ont peur. Nous aussi. Et on veut que ça s'arrête."
Peut-être un "meilleur futur"
Mais personne ici n'envisage la fin des combats, ni le retour des dizaines de milliers de personnes évacuées à un ou deux kilomètres de là. Au loin, les montagnes et le Liban. Un pays que certains ont connu ici : de nombreux chrétiens libanais se sont réfugiés en Israël en 2000 après avoir combattu contre le Hezbollah. C'est le cas des parents de Maryam : elle n'a plus vu son pays depuis 24 ans.
"Je ne suis pas heureuse de la mort de personnes innocentes. Mais spécifiquement pour Nasrallah, sachant ce qu'il a fait aux Libanais du sud, comme mon oncle qui a été tué par le Hezbollah au sud du Liban dans les années 90, je ressens de la joie, parce que cela signifie que nous aurons peut-être un meilleur futur pour le Liban."
Maryam se dit que peut-être un jour, avec l'avancée du conflit, elle pourra rentrer dans son pays d'origine.
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