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MH17 : l'avion a été abattu par un missile tiré d'une zone prorusse, selon l'enquête

C'est la conclusion de l'enquête internationale menée par les Pays-Bas : l'avion a été abattu par un missile sol-air de type BUK, tiré depuis une zone de l'est de l'Ukraine, contrôlée par les rebelles prorusses. Le missile lui a percuté le cockpit sur la gauche. L'enquête ne détermine toutefois pas précisément qui avait appuyé sur la gâchette. Moscou dément son implication.
Article rédigé par franceinfo
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  (Le cockpit du Boeing 777 a été reconstitué en partie © REUTERS/Michael Kooren)

L'enquête a duré 15 mois. Menée par les Pays-Bas, elle a cherché à comprendre ce qui s'était passé le 17 juillet 2014, lorsque le vol MH17, qui reliait Amsterdam à Kuala Lumpur, a brutalement disparu des écrans radars à l'est de l'Ukraine. Selon le rapport rendu public ce mardi, un missile BUK a percuté le cockpit du Boeing 777 sur la gauche - un missile sol-air, tiré depuis une zone contrôlée par les rebelles prorusses donc. C'est ce que l'on pressentait déjà au lendemain du drame. Le missile BUK, on en parlait aussi très rapidement après.

Selon Tjibbe Joustra, le directeur du Bureau d'enquête néerlandais pour la sécurité (OVV), "le vol MH17 s'est crashé suite à la détonation d'une ogive à l'extérieur de l'avion contre le côté gauche du cockpit. Cette ogive correspond au type de missiles installés sur les systèmes de missile sol-air BUK" .

Conclusion du rapport : l'Ukraine aurait dû fermer l'espace aérien au-dessus de la zone de conflit. "Nous avons conclu qu'il y avait suffisamment de raisons, pour les autorités ukrainiennes, de fermer par précaution l'espace aérien au-dessus de la partie est du pays".

Les services secrets russes pointés du doigt ?

Un accident ? Pas franchement, à en croire le Premier ministre ukrainien, qui réagissait à la publication du rapport. Arseni Iatseniouk, "n'a aucun doute sur le fait que c'était une opération planifiée des services sercrets russes pour abattre" un avion de ligne. Kiev affirme avoir réalisé sa propre enquête technique, dont les résultats coïncident grosso modo.

Si l'enquête internationale n'a pas déterminé précisément qui avait appuyé sur la gâchette, les Ukrainiens prennent moins de gants. Et Arseni Iatseniouk d'ajouter : "Il n'y a aucun doute que des séparatistes ivres ne savent pas opérer les systèmes BUK, ce qui veut dire que ces systèmes étaient opérés uniquement par des militaires russes".

Fabrication russe

Le constructeur du missile, le Russe Almaz-Anteï, lui, conteste les conclusions de l'enquête internationale. "Nous pouvons dire avec certitude que le Boeing 777 a été abattu par un missile BUK 9M38 depuis la zone du village de Zarochenské" , dans l'est de l'Ukraine, a déclaré un responsable de la compagnie, Mikhaïl Malichevski.

Le problème, c'est que ce type de missiles n'est plus utilisé dans l'armée russe depuis 2011, selon lui. "Le missile 9M38 n'est plus en service dans l'armée russe. Plus aucun modèle de ce type n'a été livré depuis 1986 et leur date limite d'utilisation est de 25 ans. Après cette date son utilisation a été interdite" .

Les faits sont moins clairs, ajoute-t-il, dans l'autre camp : "Au temps de l'Union soviétique, l'Ukraine a reçu des missiles 9M38. Nous n'avons pas d'informations sur le nombre qui reste dans l'armée ukrainienne aujourd'hui" .  

 

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