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Manifestations en Egypte : le président Morsi sous pression

A l'appel de l'opposition égyptienne, des centaines de manifestants ont encerclé mardi soir le palais présidentiel pour obtenir "la chute du régime". La police égyptienne n'assurait plus la sécurité autour du bâtiment. Sous pression, le président Mohamed Morsi a quitté les lieux.
Article rédigé par Antoine Krempf
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Mohamed Abd El Ghany Reuters)

Des dizaines de milliers d'Egyptiens ont encerclé le palais
présidentiel mardi soir au terme d'une journée de manifestation contre
Mohamed Morsi. Le chef de l'Etat contesté  avait déjà quitté le palais, d'après des informations de Reuters et de l'AFP recueillies auprès "de la présidence " et "des services de sécurité ". Selon Vanessa Descouraux, correspondante de France Info, les forces de l'ordre se sont retirées et ont laissé les manifestants approcher du palais. 

Plusieurs manifestants auraient dressé des tentes devant le palais présidentiel pour y passer la nuit. Quelques centaines de manifestants
se sont par ailleurs rendus devant le domicile du chef d'Etat égyptien, situé
dans la banlieue ouest de la capitale.

Une "dernière mise en garde"

"Le peuple veut la chute du régime ", "Dégage,
dégage !
", "Non à la constitution ". Voilà les slogans entendus
ce lundi dans les rues du Caire. Après la forte mobilisation de la semaine dernière, l'opposition souhaitait ainsi adresser une
"dernière mise en garde " à Mohamed Morsi. Le chef de l'Etat, issu des
Frères musulmans, doit faire face à une vague de protestation de plus en plus
vive depuis le 22 novembre et la publication d'un nouveau décret.

Le texte élargit considérablement les pouvoirs du chef de
l'Etat. L'opposition estime également que la future Constitution, rédigée par
une assemblée dominée par les islamistes, ne protège pas certains droits
fondamentaux. Un texte sur lequel espérait se prononcer la Cour
constitutionnelle du pays le week-end dernier. Mais des centaines de manifestants
islamistes ont empêché les juges de siéger. Les magistrats ont décidé de
suspendre leurs travaux
pour une période indéterminée.

Plusieurs journaux suspendent leur parution

Par ailleurs, de nombreux journaux égyptiens indépendants ont suspendu leur parution pour protester contre la "dictature " de Mohammed Morsi. Dans le même temps, les banques ont fermé trois heures plus tôt.

Les États-Unis ont exhorté l'opposition à " manifester pacifiquement " . Pour le porte-parole adjoint du département d'État, " il y a beaucoup de tensions actuellement au Caire. Nous pressions simplement les manifestants d'exprimer leurs opinions de manière pacifique " .

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