L¿ONG publie un rapport sur la répression à Homs et dénonce les exactions d¿Al-Assad.
Les conclusions de l"ONG paraissent à la veille d"une nouvelle réunion de la Ligue arabe sur la situation en Syrie, où la répression meurtrière se poursuit. HRW appelle la Ligue à suspendre le pays de ses instances.
L"organisation de défense des droits de l"homme Human Rights Watch s"est appuyée sur une centaine de témoignages d"habitants de la province rebelle de Homs pour établir un rapport sur la répression gouvernementale des manifestations anti Bachar al-Assad. "Le caractère systématique des mauvais traitements infligés aux civils à Homs par les forces gouvernementales syriennes, y compris la torture et les exécutions illégales, constituent des crimes contre l'humanité", déclare Human Rights Watch dans un communiqué accompagnant son rapport.
Selon l"ONG, les forces gouvernementales ont tué au moins 104 personnes à Homs depuis le 2 novembre, date à laquelle Damas a officiellement accepté un plan de la Ligue arabe visant à mettre fin à la violence et à entamer un dialogue avec l'opposition. Ce bilan s'ajoute aux 587 civils au moins tués dans cette ville du centre-ouest du pays entre avril et août, précise l'organisation selon laquelle le gouvernorat de Homs est celui qui a payé le plus lourd tribut de la répression du soulèvement anti-Assad depuis la mi-mars. Les Nations unies estiment à plus de 3.500 le nombre total de personnes tuées dans la répression. Les autorités syriennes imputent les troubles à des groupes terroristes armés soutenus par l'étranger et font état de 1.100 soldats et policiers tués.
Appel à des sanctions
Human Rights Watch demande ainsi aux Nations Unies de sanctionner les individus responsables et de renvoyer le régime syrien devant la Cour pénale internationale. Samedi, la Ligue arabe se réunira pour examiner la situation dans le pays, alors qu"au moins 30 civils et 26 soldats ont péri ces dernières heures dans le pays. Le 2 novembre dernier, le gouvernement syrien s'est engagé à évacuer ses forces des villes, à libérer les prisonniers politiques et à engager dans les quinze jours des pourparlers avec l'opposition. Mais les jours suivants, la répression à Homs, l'un des principaux foyers de la contestation, s'est encore accentuée. Constatant cet état de fait et "l'incapacité du gouvernement à respecter ses obligations", le Qatar a convoqué la réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères de l'organisation samedi au Caire.
Le Qatar fait partie, avec l'Arabie saoudite, Oman et Bahreïn, des pays de la Ligue qui poussent en faveur de pressions accrues sur la Syrie, allié de leur rival iranien. Mais les diplomates soulignent que la perspective de voir la Ligue suspendre Damas de ses instances se heurte à l'opposition de plusieurs autres Etats membres comme le Yémen, confronté à son propre soulèvement, le Liban, où l'influence syrienne reste forte, et l'Algérie, qui surveille l'impact du "printemps arabe" sur sa propre population.
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