Les réservistes israéliens au départ pour le front

Tous les dimanches, au lendemain du Chabbat, passé en famille, les réservistes débarquent par centaines en uniforme à la gare centrale de Jérusalem. De là, ils prendront des bus affrétés spécialement pour les emmener aux quatre coins du pays.

La plupart de ces soldats aux visages adolescents et qui partent au combat avec leur grosse valise refusent de parler.

Mais Idan, à peine 19 ans, kippah sur la tête et fusil M-16 à la main, accepte de se confier. Il a été ému par la disparition d'Hadar Goldin, ce soldat israélien de 23 ans qu'Israël a cru enlever, alors qu'il était mort au combat près de Rafah.

"Je ne le connaissais pas, raconte Idan. Mais je suis triste, il avait la vie devant lui... Il faut qu'on protège les citoyens, pour la paix d'Israël. Je suis peut-être très jeune mais je suis prêt à donner ma vie pour mon pays ."

"En finir " avec le Hamas

Partout autour de la gare, des stands de propagande sont installés. On y distribue des autocollants, on y récolte de l'argent... Les tee-shirts à message pro-armée se vendent comme des petits pains. Zoa, 21 ans, vient d'en acheter un. Lui n'a pas encore été appelé mais il voue une admiration sans bornes aux soldats. Il aimerait dire aux soldats "qu'Israël est avec eux ". "Le Hamas crée des problèmes dans son pays et le nôtre, explique-t-il. On doit en finir ."

86.000 réservistes déjà déployés

Benjamin, un Franco-israélien de 28 ans, est sur le point de monter dans le bus pour Beer Sheva, une ville régulièrement visée par les roquettes du Hamas. Il confie : "Face à nous, on a des gens sans coeur, qui cherchent juste une chose, la guerre ."  Les morts côté gazaoui, il les vit "tristement ".  "C'est pas forcément sympathique la mort des Gazaouis, mais il faut comprendre le pourquoi du comment, explique-t-il. Lorsqu'on reçoit des missiles toute l'année même hors période de guerre je pense qu'il est normal de défendre son pays ."

Benjamin fait partie des 86.000 réservistes déployés depuis le 8 juillet. En Israël, ils sont plus de 440.000, âgés de 18 à 45 ans, à pouvoir être mobilisés à tout moment.