Les ravisseurs d’Hervé Gourdel, des djihadistes peu structurés
Naoufel Brahimi El Mili, docteur en sciences politiques, spécialiste de l’Algérie, était invité sur France Info ce mercredi pour évoquer le groupe de ravisseurs qui a enlevé et tué Hervé Gourdel. Mardi soir, le ministre algérien de la Justice a indiqué que certains d’entre eux avaient été identifiés. Le ministre des Affaires étrangères français, Laurent Fabius, n’a pas confirmé et s’est refusé à tout commentaire.
C’est grâce aux randonneurs qui accompagnaient Hervé Gourdel qu’on en sait plus que le groupe qui a enlevé le Français. Ces accompagnateurs ont été interpellés et remis en liberté, mais restent sous contrôle judiciaire. "A aucun moment les randonneurs n’ont été complices. S’ils restent sous contrôle judiciaire c’est parce qu’ils n’ont pas déclaré un étranger qui était avec eux en randonnée. Ce n’est pas un piège. Ces djihadistes ne sont pas aussi bien structurés ".
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L’Algérie veut montrer à la France qu’elle avance dans l’enquête
Des mandats d’arrêt ont été lancés contre le groupe et des membres ont été identifiés. La région où l’otage a été capturé "était le fief du GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat) ", explique Naoufel Brahimi El Mili. "Ensuite, le groupe s’est divisé en deux : il y a ceux qui sont partis dans le Sud algérien, dans le Sahel et qui sont devenus l’Aqmi, et les autres sont restés. Maintenant, ils ont fait allégeance au khalife de l’Etat islamique. En faisant un tel coup, il espère avoir plus de djihadistes à leurs côtés ". Selon l’expert, "celui qui a exécuté Hervé Gourdel était déjà recherché pour une ancienne affaire liée au GSPC ".
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Depuis le début de l’affaire, Alger tente de montrer à la France qu’elle agit. " Il y a un très gros effort de communication, qui est assez inhabituel ", confie Naoufel Brahimi El Mili. "Ce qui change dans cette forme de terrorisme, c’est que nous avons à faire à du terrorisme low-cost. Ce ne sont pas des coups spectaculaires comme le 11-Septembre qui nécessite de l’entraînement et de la préparation. C’est juste un kidnapping ciblé et un égorgement en direct. C’est encore plus compliqué à combattre. Ils sont en train de revenir sur le facteur humain en déployant des hommes, et non des facteurs technologiques ".
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