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Les policiers ont blessé plus de 120 000 personnes dans des manifestations dans le monde depuis 2015, selon un rapport

Trois organisms ont épluché les comptes-rendus médicaux dressés, entre autres, en France, aux Etats-Unis, à Hong Kong et en Birmanie.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des forces de l'ordre encadrent la manifestation contre la réforme des retraites à Paris, place de la République, le 21 mars 2023. (GAUTHIER BEDRIGNANS / HANS LUCAS / AFP)

Un chiffre marquant. Plus de 120 000 personnes ont été blessées par des grenades lacrymogènes ou balles de défense tirées par des policiers lors de manifestations dans le monde depuis 2015, selon le rapport publié mercredi 22 mars par l'association médicale Physicians for Human Rights, le Réseau international d'organisations des droits civiques (Inclo) et la fondation britannique Omega.

Ces organismes ont épluché les comptes-rendus médicaux dressés, entre autres, lors du mouvement des "gilets jaunes" en France, des défilés antiracistes Black Lives Matter ou des manifestations pro-démocratie à Hong Kong et en Birmanie. Sur la base de ces informations forcément parcellaires, le rapport décrit l'impact sanitaire des armes non létales utilisées par les polices du monde entier face à "l'exercice légitime d'un droit démocratique"

Une dizaine de morts après des manifestations

Selon ce rapport, grenades lacrymogènes et autre irritants chimiques ont blessé 119 113 personnes au cours des sept dernières années. Parmi elles, 4% ont eu besoin d'une hospitalisation ou d'une opération chirurgicale. Au moins quatorze personnes sont mortes après avoir inhalé ces gaz.

Les projectiles dites "de défense", dont les balles en caoutchouc, ont pour leur part blessé 2 190 personnes, dont 65% au niveau des yeux. Au moins 945 ont des séquelles à vie et 12 sont mortes à la suite de cet impact, décomptent les auteurs de l'étude qui décrivent aussi les conséquences des grenades assourdissantes, des canons à eau ou des matraques. 

"Regain de tensions"

Pour eux, les forces de l'ordre, y compris dans les pays démocratiques, tendent à abuser de leur force face aux mouvements de protestation qui se multiplient depuis le début du XXIe siècle. Au lieu de disperser les foules, "cela entraîne souvent un regain de tensions et une escalade des conflits", regrettent les organismes. Ils recommandent de mieux réguler ces armes, de mieux former les agents à leur usage et de ne pas les utiliser de manière indiscriminée.

"Ça fait dix ans que je travaille sur les armes de contrôle des foules et leur impact, et je continue d'être effarée par l'absence de données et de transparence de la part des fabricants."

Rohini Haar, médecin urgentiste

dans le rapport "Lethal in disguise"

Malgré leur usage fréquent dans tout le monde, "il n'y a aucune régulation d'importance ou d'obligation d'enregistrer les données pour les forces de police de la grande majorité des pays", a également regretté l'auteure principale du rapport dans un communiqué.

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