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Les insurgés libyens ont continué d'avancer samedi sur le front Est en direction du port pétrolier de Brega

Selon Moustafa El-Sagezli, membre du conseil militaire de la rébellion, les forces fidèles au colonel Kadhafi, qui a répété qu'il ne quittera "jamais" la Libye, s'étaient retranchées dans la ville, désormais tenue par 3.000 loyalistes.Dans la nuit de samedi à dimanche, une série de d'explosions ont eu lieu à Tripoli, selon un journaliste de l'AFP.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Dernier poste défensif des rebelles libyens dans le désert de Twama, au sud des monts de Nafusa, le 15 juillet 2011. (AFP PHOTO / MARCO LONGARI)

Selon Moustafa El-Sagezli, membre du conseil militaire de la rébellion, les forces fidèles au colonel Kadhafi, qui a répété qu'il ne quittera "jamais" la Libye, s'étaient retranchées dans la ville, désormais tenue par 3.000 loyalistes.

Dans la nuit de samedi à dimanche, une série de d'explosions ont eu lieu à Tripoli, selon un journaliste de l'AFP.

La télévision d'Etat Al Jamahiriya a indiqué que l'"agresseur colonialiste croisé" (l'Otan) avait mené des raids sur des sites civils et militaires dans le quartier de Aïn Zara, dans l'est de la capitale libyenne et à Tajoura, dans la grande banlieue Est. La télévision, qui cite une source militaire, a fait état de victimes.

D'intenses combats ont également eu lieu samedi sur les hauteurs du Djebel Nefoussa, entre l'armée régulière libyenne et les insurgés, qui cherchent à enfoncer les lignes pour marcher sur la capitale Tripoli. Des fusillades intenses et des tirs d'artillerie ont eu lieu dans le secteur de Bir Ghanam, ville par laquelle passe la ligne de front dans l'Ouest libyen.

Les rebelles du Djebel Nefoussa tiennent les hauteurs dans les faubourgs de la ville, qui est leur position la plus proche de la capitale Tripoli, située à 80 km environ. Ils visent désormais la ville de Gariane, verrou sur la principale route menant à la capitale. Leur progression est cependant ralentie par leurs divisions, leur manque de discipline et les problèmes de logistique. L'aviation de l'Otan opérant dans la région a frappé vendredi un centre de commandement de l'armée libyenne près de Gariane.

L'énorme enjeu de Brega

Les insurgés libyens, galvanisés par la reconnaissance internationale de leur représentation politique, ont continué samedi d'avancer sur le front Est en direction du port pétrolier de Brega, après y avoir réussi une incursion vendredi soir. Ils ont affirmé que leur progression était régulière, mais ralentie samedi par la découverte de tranchées défensives creusées autour de la localité et remplies de produits inflammables.

Ils ont aussi un soutien appuyé des avions de l'Otan, qui ont annoncé samedi avoir détruit la veille 14 cibles militaires près de cette ville (chars, autres véhicules militaires...).

La bataille, engagée jeudi soir sur les trois axes après des mois d'enlisement sur le front Est, a déjà fait au moins 12 morts et 178 blessés. A l'hôpital d'Ajdabiya, carrefour routier situé à 80 km à l'est de Brega, la plupart des blessés étaient victimes d'explosions de mines, contrairement aux combats précédents, où l'artillerie lourde provoquait les plus lourdes pertes, selon des sources médicales.

Reprendre l'important port pétrolier de Brega à la pointe sud-est du Golfe de Syrte améliorerait nettement la situation financière des rebelles, en plus de les fournir en hydrocarbures.

Les membres du groupe de contact sur la Libye réunis vendredi à Istanbul ont pleinement reconnu la rébellion, qualifiant son Conseil national de transition (CNT) d'"autorité gouvernementale légitime", afin de lui apporter l'aide financière qu'elle réclame, y compris à travers des mécanismes l'autorisant à exporter du pétrole.

Kadhafi toujours prêt à en découdre
"Le peuple libyen est prêt à mourir pour défendre son pétrole et il ne laissera jamais cette richesse aux mains d'une bande de traîtres inféodée à l'Otan", a averti samedi le colonel Kadhafi.

Poursuivant par haut-parleurs interposés sa "tournée" des villes dans le viseur des offensives rebelles, il a ironisé sur la multiplication des appels en faveur de son départ: "Ils me demandent de quitter (la Libye), c'est de la rigolade. Je ne quitterai pas la terre de mes ancêtres, ni le peuple qui s'est sacrifié pour moi (...). Je suis prêt à me sacrifier", a-t-il assuré dans un discours retransmis devant des milliers de ses partisans à Zawiya, à 50 km à l'ouest de Tripoli.

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