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Le président sortant Laurent Gbagbo a retiré samedi l'accréditation de l'ambassadeur de France à Abidjan

Jean-Marc Simon, 63 ans, "est maintenant considéré comme un sans-emploi, un citoyen français, ordinaire, qui n'est plus pour nous un interlocuteur", a déclaré le porte-parole du gouvernement Gbagbo, Ahoua Don Mello.Cette décision est considérée "comme nulle, non avenue et dépourvue de tout effet juridique", a réagi le Quai d'Orsay.
Article rédigé par France2.fr avec AFP
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Jean-Marc Simon, ambassadeur de France en Côte d'Ivoire. (AFP - Sia Kambou)

Jean-Marc Simon, 63 ans, "est maintenant considéré comme un sans-emploi, un citoyen français, ordinaire, qui n'est plus pour nous un interlocuteur", a déclaré le porte-parole du gouvernement Gbagbo, Ahoua Don Mello.

Cette décision est considérée "comme nulle, non avenue et dépourvue de tout effet juridique", a réagi le Quai d'Orsay.

La décision de retrait de l'accréditation a été prise en réponse à "une note verbale du ministère (français) des Affaires étrangères signalant qu'ils avaient accrédité Ali Coulibaly comme ambassadeur de Côte d'Ivoire en France", a indiqué M. Don Mello.

M.Coulibaly a été nommé par Alassane Ouattara, l'autre président proclamé et reconnu comme seul légitime par la France et la quasi-totalité de la communauté internationale, qui presse M. Gbagbo de partir depuis le scrutin présidentiel du 28 novembre.

"Comme le reste de la communauté internationale, la France reconnaît sans réserve M. Ouattara comme président", et "la légitimité des déclarations faites par son gouvernement ou au nom de son gouvernement", a souligné le Quai d'Orsay dans un communiqué.

"A l'inverse, les positions et déclarations prétendument faites au nom de la Côte d'Ivoire par ceux qui ne tirent pas les conséquences des résultats des élections présidentielles sont jugées illégales et illégitimes par la France", poursuit le texte.

Le camp Gbagbo a déjà renvoyé début janvier les ambassadeurs britannique et canadien, après le retrait par ces deux pays des accréditations des ambassadeurs ivoiriens. La décision avait aussi été rejetée par Londres et Ottawa.

Ce nouvel épisode aggrave un peu plus les relations déjà tendues entre Paris et le camp Gbagbo, dont la détérioration avait commencé à l'éclatement de la crise ivoirienne de septembre 2002.

Mi-janvier, lors d'un rassemblement de soutien au camp de son mari, Simone Gbagbo avait qualifié le président français Nicolas Sarkozy de "diable". Ce dernier avait, mi-décembre, adressé - en vain - un ultimatum à M. Gbagbo pour qu'il abandonne son poste sous 48 heures.

Démission du chef de la banque ouest-africaine, un proche de Gbagbo
Par ailleurs, le gouverneur ivoirien de la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'ouest (BCEAO), proche du président sortant Laurent Gbagbo, a démissionné samedi sous la pression de chefs d'Etat ouest-africains réunis en sommet à Bamako.

Philippe-Henry Dacoury-Tabley a présenté sa démission de lui-même, indique un communiqué publié à la fin du sommet des dirigeants des huit pays membres de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa) à Bamako, dont la BCEAO est la banque d'émission.

Le sommet a décidé de demander à Alassane Ouattara, reconnu comme le président de la Côte d'Ivoire par la communauté internationale, de désigner un nouveau gouverneur de la BCEAO.

Il était reproché à M. Dacoury-Tabley de ne pas avoir appliqué une décision de l'Uémoa du 23 décembre de donner à Alassane Ouattara tous les pouvoirs de gérer au nom de son pays les affaires liées à cette institution et à la BCEAO.

M.Ouattara et ceux qu'il a désignés sont les seuls habilités, au nom de leur pays, à avoir accès aux comptes ivoiriens de la banque centrale ouest-africaine. Or, de 60 à 100 milliards de francs CFA (91,5 à 152,4 millions d'euros) ont été décaissés par la BCEAO en faveur du régime Gbagbo depuis cette date.

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