Le mouvement rebelle Tamarrod, fort de son succès de mercredi avec la chute du président Morsi, se propage et traverse les frontières égyptiennes.Prenant exemple sur le mouvement rebelle de leurs voisins et se remémorant le départ de leur ancien président Ben Ali en janvier 2011, des Tunisienslancent jeudi leur propre version du mouvement Tamarrod. Les chefs de file dumouvement comptent profiter des évènements du Caire pour s'opposer à leurpropre gouvernement. "Tamarrod", ou rébellion en arabe. Tout comme l'Egypte l'était jusqu'à mercredi, la Tunisie estdirigée par des mouvements islamistes. Arrivés au pouvoir après la"révolution du Jasmin", premier acte du "printemps arabe",ils sont fortement critiqués, notamment par les laïcs. Mis en place depuisoctobre 2011, l'assemblée constituante tunisienne n'a toujours pas adoptée deConstitution. Les grandes dates de le révolution tunisienne © IDÉSelon Mohammed Bennour, l'objectif de cetteseconde vague de révolte est la formation d'un nouveau gouvernementintérimaire. Le porte-parole du mouvement rebelle estime également quel'Assemblée constituante s'apprête à ancrer la religion dans la loifondamentale. Il espère une dissolution rapide. En Tunisie comme en Egypte, lemouvement reproche aux dirigeants islamistes de vouloir instaurer un régimethéocratique liberticide et d'aggraver la crise économique. "La jeunesse tunisiennemarche dans les pas des jeunes Egyptiens." (Porte parole du mouvementTamaroud)Une tentative pas encore aboutieD'après un jeune rebelle tunisien, 180.000 signatures tunisiennes auraientété récolletées contre le gouvernement islamiste. C'est environ cent fois moinsqu'en Egypte où une pétition similaire a réuni deux millions de signatures. Leschefs de file tunisiens comptent tout de même appeler rapidement à de grandesmanifestations. "Nous ne sommes pas satisfaits de ce qui se passe dans le pays,qu'il s'agisse des atteintes aux libertés ou des difficultés économiques etsociales ",a déclaré Mohamed Bennour, porte-parole du mouvement Tamaroud. François Hollande, endéplacement jeudi en Tunisie pour la première fois depuis les révoltes de 2011, entend luiencourager ce mouvement de démocratisation.Peud'inquiétude côté islamisteLe parti islamiste Ennahda,jusqu'à présent majoritaire à l'Assemblée tunisienne, est parvenu à apaiser lemouvement de contestation en faisant entrer des personnalités sans étiquettedans le gouvernement formé en mars. Ces dirigeants ont également renoncé àtoute mention de la loi islamiste dans la nouvelle Constitution. Estimant que sonparti avait "adopté une sérieusestratégie d'entente entre les courants islamiste et moderniste ",lechef d'Ennahda ne semble pas inquieté par l'arrivée du mouvement Tamarrod. "Certains jeunes rêveurs peuventcroire qu'il est possible de rééditer en Tunisie ce qui s'est passé en Egypte,mais ce sera une oeuvre vaine ", a-t-il déclaré jeudidans un quotidien arabe.