Cet article date de plus de quatorze ans.

Le milliardaire de droite Sebastian Pinera a remporté dimanche le second tour de la présidentielle au Chili

Il l'a emporté contre son rival Eduado Frei, ancien chef de l'Etat (1994-2000) de centre-gauche, qui a reconnu sa défaite dimanche soir.La victoire de Sebastian Pinera marque le retour de la droite au pouvoir pour la première fois depuis la fin de la dictature d'Augusto Pinochet (1974-1990), après 20 ans de gouvernement de centre-gauche.
Article rédigé par France2.fr
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Sebastian Pinera, élu président du Chili dimanche 17 janvier 2010 (AFP - Martin Bernetti)

Il l'a emporté contre son rival Eduado Frei, ancien chef de l'Etat (1994-2000) de centre-gauche, qui a reconnu sa défaite dimanche soir.

La victoire de Sebastian Pinera marque le retour de la droite au pouvoir pour la première fois depuis la fin de la dictature d'Augusto Pinochet (1974-1990), après 20 ans de gouvernement de centre-gauche.

Le candidat de droit l'emporte avec plus de trois points d'avance, à 51,61% des voix contre 48,38% à Eduardo Frei, candidat de la coalition de gauche, selon des résultats officiels portant sur 99% des bulletins.

Dans un discours pour fêter sa victoire, face à 30.000 partisans réunis sur une place du centre de Santiago, Pinera a promis un gouvernement d'unité nationale pour "faire tomber les murs qui divisent" le Chili, hérités de son passé politique. "La démocratie, que nous avons reconquise de façon si exemplaire à la fin des années 80, vient de gagner en force et en maturité, et après 20 ans (...) a opté pour l'alternance", a lancé Pinera, un démocrate-chrétien d'origine.

"Je tiens à féliciter Sebastian Pinera", a dit Eduardo Frei. "Je lui souhaite de réussir pendant son mandat".

Pinera, une image de droite modérée
Pinera, homme d'affaires multimillionnaire de 60 ans, était favori des sondages (et des marchés financiers) depuis des mois. Il a bénéficié du fait que la très populaire présidente sortante Michelle Bachelet (centre-gauche) ne pouvait légalement briguer un second mandat.

Mais, après un premier échec face à elle en 2005, cet entrepreneur qui possède l'une des plus grosses fortunes du Chili (1,2 milliard de dollars selon le magazine Forbes), a aussi travaillé son image, réussissant à imposer celle d'une droite modérée, affranchie du legs de la dictature (1973-90) et de nouveau fréquentable après 20 ans d'absence du pouvoir.

Une droite décomplexée, qui comme lui rappelle qu'elle vota "Non" au référendum de 1988 sur le maintien au pouvoir de Pinochet. Et juge qu'avoir travaillé avec la dictature n'est pas en soi "un crime". Certains des conseillers économiques du régime militaire pourraient d'ailleurs faire partie de son gouvernement.

Homme d'affaire avisé et grosse fortune
Economiste de formation passé par Harvard (il y était au moment du coup d'Etat militaire de 1973), Pinera a fait fortune dans les années 80 dans la monétique, introduisant les cartes bancaires au Chili.

Ses affaires ont depuis prospéré: actionnaire de la compagnie aérienne LAN, il est aussi propriétaire de la télévision privée Chilevision. Il est présent dans l'immobilier, la pharmacie, les mines, la distribution et même le football - il possède le club Colo-Colo, champion en 2009.

Surnommé "le Berlusconi chilien"
D'où le surnom de "Berlusconi chilien" dont l'ont affublé certains de ses adversaires. Mais il a su résister aux accusations, parfois caricaturales, d'un mélange des pouvoirs économique et politique.

Sebastian Pinera avait obtenu 44% des voix au premier tour, le 13 décembre, contre 29,6% à Eduardo Frei, et environ 20% à Marco Enriquez-Ouinami, dont la candidature indépendante a divisé la gauche, permettant ainsi à la droite de la devancer, pour la première fois depuis le retour à la démocratie.

"Après 20 ans, je pense qu'un changement serait bon pour le Chili. C'est comme ouvrir les fenêtres de votre maison pour laisser entrer l'air frais", avait-il déclaré dimanche à la presse en allant voter.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.