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Le Mali respire après l'amnistie accordée aux putschistes

Opposants et partisans du putsch du 22 mars au Mali estiment que l'amnistie approuvée par le Parlement est un pas en direction de la stabilité. Les pays, divisé et affaibli, en a bien besoin.
Article rédigé par Aurélia Frescaline
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Franceinfo (Franceinfo)

L'amnistie en faveur des
auteurs du coup d'état du 22 mars a été adoptée à l'unanimité hier à l'Assemblée
Nationale. "Si l'amnistie veut
permettre au Mali de retrouver sa stabilité, c'est une bonne chose
". Tous
les groupes parlementaires "ont voté le texte. C'est la preuve que tout le
monde veut la paix
", juge Adama Kanté, responsable d'un des
partis du Front uni pour la défense de la République et de la démocratie (FDR,
opposé au putsch).

Officiellement, cette
amnistie concerne les faits commis entre le 21 mars, date du début de la
mutinerie de militaires ayant débouché le lendemain sur le renversement d'ATT,
et la date de la prestation de serment du président intérimaire, Dioncounda
Traoré.

"La balle est dans le camp des militaires"

La mesure était prévue par un
accord-cadre signé le 6 avril par le chef des putschistes, le capitaine Amadou
Haya Sanogo, et la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest
(Cédéao) pour un retour à l'ordre constitutionnel au Mali. Le projet de loi
ayant été voté, "maintenant, la balle est dans le camp des militaires. Il
faut qu'ils montrent de leur côté l'amour qu'ils ont pour leur patrie en
respectant scrupuleusement le retour à l'ordre constitutionnel
", a estimé
Adama Kanté du FDR.

Pour Oumar Mariko, un
des responsables du Mouvement populaire du 22 mars (MP22, front favorable au
putsch), l'amnistie approuvée "va dans le sens de la réconciliation ".

"Nous avons voté la
loi d'amnistie pour faire avancer les choses. (...) Maintenant, il ne faut pas
un diktat de l'extérieur pour régler nos problèmes
", a affirmé Oumar Mariko,
par ailleurs député.

"C'est pour la paix
que nous avons voté
" l'amnistie, "pas parce que nous avons peur des
militaires
", a assuré la présidente de la Commission des lois de l'Assemblée
nationale, Mme Camara Saoudatou Dembélé. Le projet de loi doit maintenant être promulgué par le président par intérim pour que l'amnistie devienne effective.

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